Ovivo se retire de la Bourse

Publié le 13/07/2016 à 09:41, mis à jour le 13/07/2016 à 13:12

Ovivo se retire de la Bourse

Publié le 13/07/2016 à 09:41, mis à jour le 13/07/2016 à 13:12

Par Stéphane Rolland

Ovivo (Tor., OVI.A) se retire de la Bourse. Le plan de match de la société serait plus facile à exécuter sans l’horizon trimestriel imposé aux sociétés cotées, croit la direction. La Caisse de dépôt et placement du Québec et un investisseur allemand veulent privatiser l’entreprise montréalaise avec une offre de 4$ à ses actionnaires.

Même si Ovivo semblait sur une bonne lancée depuis quelques mois, son PDG Marc Barbeau assure que les actionnaires sortent gagnants de la transaction. «C’est vrai que nous avons un potentiel de croissance à long terme, mais des avis indépendants nous ont dit qu’une offre à 4$ reflète ce potentiel, répond-il en entrevue. Pour les actionnaires, on monétise maintenant ce qui aurait pu prendre quatre à cinq ans pour se concrétiser.» 

Avant la transaction, Neil Linsdell, de l’Industrielle Alliance, anticipait que le seuil des 4$ aurait pu être atteint beaucoup plus rapidement. L’analyste avait commencé le suivi de la société il y a moins d’une semaine.  Sa cible est de 4$ sur un horizon de 12 mois. «Ovivo commence à peine à voir l’effet de sa restructuration déployée au cours des deux dernières années, écrivait-il avant la transaction. Nous croyons que les investisseurs seront récompensés s’ils surfent sur cette vague maintenant.» 

Le consensus des analystes était cependant moins optimiste. En moyenne les quatre qui suivaient le titre accolaient une cible de 3,30$ sur un horizon d’un an. Ils sont trois à suggérer l’achat. Un seul émet une recommandation «conserver».

L’offre représente une prime de 28,2% sur le prix de la fermeture de mardi. L’action s’est toutefois échangée aux alentours des 4$ entre l’été 2013 et le printemps 2014.

Jouer dans la cour des grands

Quitter la Bourse aidera la société montréalaise à jouer dans la cour des grands, poursuit Marc Barbeau. «Le marché de l’eau, c’est très concurrentiel. Il y a de gros joueurs comme GE et Veolia. Ça nécessite beaucoup de capitaux à investir en recherche et développement. On pense qu’on a plus de chances d’y arriver en tant que société privée.»

Keith Farrant, gestionnaire de portefeuille chez Claret, donne raison au PDG. La firme montréalaise, qui a plus d’un milliard d’actif sous gestion, est actionnaire d’Ovivo. M. Farrant se dit toutefois «mitigé» par rapport à la décision de la direction. «D’un côté, je me demande quel potentiel de croissance nous laissons sur la table. De l’autre, c’est vrai qu’Ovivo était peut-être trop petite pour réaliser ce potentiel à la Bourse. Une prime de 30% est la norme pour ce genre de transaction. Nous allons accepter l’offre.»

Il reviendra à SKion, une société de placements appartenant à l’entrepreneure allemande Susanne Klatten, et à la Caisse de dépôt et placement du Québec d’agir à titre de «capital patient». Après la transaction, la société allemande détiendra 70% des actions et la Caisse 30%. La famille Verreault, le Fonds de solidarité FTQ et tous les administrateurs et dirigeants de la société ont approuvé l’offre.

Rester au Québec

SKion s’est engagée à maintenir le siège social d’Ovivo à Montréal à long terme. La vingtaine de hauts dirigeants de l’entreprise resteront également en poste. Ovivo vient de signer un bail de 10 ans dans un immeuble du centre-ville de Montréal. Ce contrat démontre la solidité des intentions de SKion, affirme M. Barbeau.

Pour la Caisse, la promesse «d’ancrage» de la société au Québec fait partie des éléments qui ont plaidé en faveur de la transaction.

«Ovivo devient le pilier d’une plateforme mondiale en traitement des eaux, ancrée au Québec, et qui ouvrira tout un éventail de nouvelles occasions d’affaires pour l’entreprise. La Caisse a choisi d’accroître sa participation dans Ovivo pour l’accompagner dans son développement et soutenir ses projets d’innovation et ses acquisitions au sein d’une industrie très prometteuse », commente Christian Dubé, premier vice-président Québec à la Caisse.

Une circulaire sera publiée prochainement afin d’inviter les actionnaires à appuyer la transaction. L’assemblée est prévue pour le 15 septembre prochain, mais la date doit encore être confirmée.

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