La bourse canadienne... vraiment?

Publié le 04/03/2016 à 12:16

La bourse canadienne... vraiment?

Publié le 04/03/2016 à 12:16

Par Jean Gagnon

Certains stratèges en parlaient en début d’année. Et après deux mois, les résultats semblent vouloir leur donner raison. La bourse canadienne superforme présentement la bourse américaine.

La question se pose donc. Les investisseurs canadiens auraient-ils vraiment intérêt à rapatrier leurs fonds vers le dollar canadien et de les investir maintenant sur la bourse locale ?

Les Canadiens qui avaient investi au sud de la frontière ont connu une année 2015 très profitable. D’abord, ils étaient à l’abri du S&P/TSX qui a reculé de 11,1 % durant l’année. Mais aussi, bien que le S&P 500 ne se soit pas apprécié, en fait il a perdu 0,7 %, une baisse de 16 % du dollar canadien a permis un gain très intéressant aux Canadiens qui avaient converti leurs dollars canadiens en dollars américains pour acheter des titres américains.

La bourse américaine a offert des rendements supérieurs à la bourse canadienne au cours des 5 dernières années. Mais l’histoire nous enseigne que c’est la longévité maximale de ce phénomène. À la sixième année, la bourse canadienne reprend généralement le dessus. Et le début d’année semble le confirmer. Au 29 février, l’indice S&P/TSX, bien qu’en baisse de 1,1 % pour les deux premiers mois de l’année, surpasse facilement les indices boursiers new-yorkais. En effet, l’indice S&P 500 perd 5,5 %, le Dow Jones 5,2 % et le Nasdaq 9 % depuis le début de l’année. Quant au dollar canadien, il s’est amélioré de 2,2 % durant les deux premiers mois de l’année, ajoutant à l’attrait du marché boursier canadien.

Mais chez certains, le doute persiste. « On est quelque peu surpris de cette bonne performance relative du marché canadien, car les facteurs économiques fondamentaux dans le contexte de la faiblesse du secteur pétrolier ne le justifient pas vraiment », explique Jimmy Jean, économiste principal, Mouvement Desjardins. « Toutefois la bourse canadienne a tellement baissé durant les quelques dernières années que la déroute du secteur pétrolier est maintenant inclus dans les cours boursiers », ajoute-t-il.

Pour expliquer le regain de la bourse canadienne, l’économiste de Desjardins cite le fait que les résultats récents des banques canadiennes n’ont pas été si mauvais. « Comme il n’y a pas eu d’hécatombes de ce côté, les chasseurs d’aubaines sont entrés en action », dit-il.

Toutefois, cette surperformance relative de la bourse canadienne ne devrait pas se poursuive, selon lui. « D’un, les facteurs économiques fondamentaux demeurent plus solides aux États-Unis. Deux, on ne croit pas que le dollar canadien continuera de s’apprécier de cette façon », dit-il. La cible de Desjardins pour le dollar canadien en fin d’année est de 0,72 $ US. Il cote actuellement 0,7447 $ US.

Le pari sur la bourse canadienne demeure risqué, mais le rendement pourrait être fort intéressant, selon Jean-Luc Landry, président, Gestion de portefeuille Landry. « Pour l’année 2016, l’économie canadienne et les résultats boursiers sont reliés au pétrole, et à rien d’autre », dit-il.

Si le risque est grand, c’est qu’un prix du pétrole à 30 $ et moins pendant un certain temps poussera l’économie canadienne inévitablement en récession. « Mais ce n’est pas ce que nous prévoyons », dit M. Landry qui confie avoir commencé à rapatrier une partie de leurs investissements qui étaient sur le marché américain vers le marché canadien. « On prévoit une amélioration du prix du pétrole durant l’année », dit-il.

Étant donné que le marché canadien est très déprécié après cinq années de sous-performance relative, il offre maintenant beaucoup de valeur aux investisseurs, croit M. Landry. « La valeur, c’est ce que l’on recherche, et il y en a beaucoup au Canada », conclut-il.

 

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