La Banque Nationale pourrait être celle parmi les six grandes institutions qui aura produit l’une des meilleures performances au quatrième trimestre.

Les investisseurs ont réagi, propulsant l’action de la Banque Nationale(Tor., NA,51,29$) à un sommet annuel de 51,35$, en cours de séance.

Gabriel Dechaine, de Canaccord Genuity, se dit particulièrement satisfait de l’amélioration de plusieurs repères clés en même temps, et ce, dans une conjoncture exigeante.

Son bénéfice trimestriel ajusté a crû de 7%, à 1,24$ par action, comparativement à une moyenne de 5% pour ses rivales, relève-t-il.

De plus, les revenus de toutes ses divisions ont augmenté: de 7% pour les activités bancaires traditionnelles, de 21% pour la gestion de patrimoine et de 18% pour les marchés des capitaux.

La plus petite des grandes banques canadiennes, et aussi la moins chèrement évaluée, justifie en quelque sorte la hausse de 27% de son action, depuis le début de l’année.

De meilleurs dividendes en vue

«La banque sera en mesure de conserver une partie de cet élan, puisqu’elle prévoit une hausse de plus de 3% des revenus de ses activités de prêts et de dépôt, une division qui lui fournira aussi 60% des économies de 135 millions de dollars prévues à son plan de rationalisation», explique l’analyste de Toronto.

Si en plus le cours du pétrole reste ferme, M. Dechaine croit même possible que le prêteur renverse une partie du coussin de provisions résiduelles de 204 millions de dollars qu’elle avait constitué en février pour parer à l'éventuelles pertes sur ses prêts à l’industrie pétrolière.

Même si son émission d’actions surprise d’octobre 2015 avait déplu, ce geste proactif a permis à la banque de relever son ratio des fonds propres au-dessus de la barre symbolique de 10%.

«L’amélioration trimestrielle de 0,2% du ratio de capital règlementaire est impressionnante compte tenu des frais de restructuration de 175 millions de dollars», signale M. Dechaine.

Rappelons que la banque a annoncé un total de 900 départs volontaires et mises à pied en octobre, afin d'améliorer son efficacité et de s'adapter aux changements dans les habitudes bancaires de ses clients.

Les économies totales des mises à pied atteindront 155 millions de dollars en 2018. La division du patrimoine contribuera 25% et celle des marchés des capitaux, 15%.

La banque réinvestit une partie de ces économies dans sa transformation numérique où 500 postes sont à combler.

Si l’institution atteignait son objectif de 10,5% (pour le ratio des fonds propres), au deuxième trimestre de 2017, elle pourrait faire passer la cadence annuelle de son dividende de 5 à 8% en 2017, avance l’analyste.

Les bons résultats du quatrième trimestre et les perspectives préliminaire fournies par les dirigeants l'incitent à augmenter ses prévisions de bénéfice de 4,76 à 4,92$ par action pour 2017 et de 5 à 5,15$ par action pour 2018.

M. Dechaine ne touche pas à son cours cible d’un an de 53$, ni au multiple d’évaluation de 10,4 fois les bénéfices. Ce multiple est compare à ceux de 10,6 à 12,4 fois pour les cinq autres grandes banques.