La Banque Laurentienne (Tor., LB) a dépassé les attentes des analystes tandis qu’elle affiche une solide croissance de ses prêts aux entreprises et des prêts hypothécaires de sa division B2B.

Au troisième trimestre (terminé en juillet), la banque montréalaise a dévoilé un bénéfice par action de 1,48$. C’est une progression de 9,6%. Les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un bénéfice par action de 1,42$.

Vers 10h00, l’action de la Banque Laurentienne monte de 1,04% à 48,78$.

La banque régionale a affiché une croissance de 16% des prêts aux entreprises. Les prêts hypothécaires de la division B2B ont progressé de 23%. La Laurentienne mise particulièrement sur ces deux secteurs. Shubha Khan, de la Financière Banque Nationale, croit que la croissance dans les prêts aux entreprises permettra de compenser le déclin enregistré dans les prêts personnels, écrit-il dans une note publiée avant le dévoilement des résultats. La Laurentienne note d’ailleurs que les prêts personnels, pour leur part, ont diminué de 4% depuis le début de l’exercice, dans son rapport aux actionnaires.

Assez pour les analystes?

L’attention portée par la direction sur les prêts commerciaux et les prêts de la division B2B «porte leurs fruits », commente John Aiken, de Barclay’s, dans une note publiée immédiatement après la publication des résultats. L’analyste doute cependant que les résultats soient suffisants pour permettre à l’action de s’échanger à un multiple plus élevé dans les prochains mois.

Il faudra voir comment ses collègues réagiront devant ses meilleurs résultats. Jusqu’à maintenant, la grande majorité des analystes sont sceptiques quant à la stratégie de la Laurentienne. Des 10 analystes suivant le titre, aucune n’émet une recommandation d’achat. Ils sont 8 à émettre une recommandation « conserver » et deux à suggérer de vendre le titre.

Pour sa part, Réjean Robitaille, le pdg, s’est félicité de ne pas être exposé aux aléas de l’industrie pétrolière. La débâcle de l’industrie énergétique en Alberta soulève certaines inquiétudes au sujet des activités des grandes banques canadiennes et de la banque régionale Canadian Western Bank (Tor., CWB). « En outre, nous n'avons aucun prêt aux entreprises du secteur pétrolier et gazier et la qualité du crédit de nos portefeuilles est demeurée excellente, de sorte que nos pertes sur prêts ont été faibles et notre performance financière, robuste », commente le pdg.

Toujours au troisième trimestre, les revenus ont progressé de 3% à 226 M$. Le bénéfice net a augmenté de 10% à 44,2 M$.

Marges, provisions pour pertes et objectifs

L’environnement des faibles taux d’intérêt a également exercé une pression sur la marge nette d’intérêt, une donnée clé pour mesurer la rentabilité des activités de prêts d’une institution financière. À 1,89% à la même période l’an dernier, elle a reculé à 1,85%.

La banque estime également que la qualité de son portefeuille de prêts s’est améliorée. Les provisions pour pertes ont chuté de 33% depuis un an pour s’établir à 7M$.

Maintenant que neuf mois se sont écoulés, la direction se dirige vers l’atteinte de ses objectifs annuels. Le bénéfice ajusté par action a progressé de 6% durant cette période par rapport à la même période l’an dernier. La direction vise une croissance d’entre 5% et 8%.