L'OPEP est-elle toujours pertinente ?

Publié le 24/11/2014 à 16:07

L'OPEP est-elle toujours pertinente ?

Publié le 24/11/2014 à 16:07

Par Jean Gagnon

Les membres de l'OPEP se réuniront jeudi. (Photo: Bloomberg)

Alors que les américains se réuniront en famille jeudi pour leur traditionnelle fête du Thanksgiving, les pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) tiendront leur rencontre annuelle à Vienne.

Cette réunion est particulièrement attendue, car les milieux financiers se questionnent de plus en plus sur la capacité de l’OPEP à équilibrer l’offre et la demande mondiale de pétrole. Depuis l’été, le prix du pétrole brut est en chute libre, passant de 115 $US le baril à 75 $, une baisse de 35 %.

La demande mondiale de pétrole est actuellement estimée à 91 millions de barils par jour. La production des pays non-alignés, c’est-à-dire n’étant pas membre l’OPEP, est de 62 millions de barils. Pour jouer son rôle de dernier recours et de synchroniser l’offre et la demande, l’OPEP doit donc limiter sa production à 29 millions de barils par jour, estime Luc Vallée, économiste en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL). Actuellement, le plafond de production de l’OPEP est de 30 millions de barils, mais la production réelle se situerait entre 30,5 et 31 millions de barils.

«Bien qu’il y ait peu de marchés où l’on accepte l’existence même d’un cartel, l’OPEP a réussi à maintenir ce statut au fil des ans, en partie parce que c’est l’état qui contrôle ce secteur économique dans la plupart des pays membres, mais aussi parce qu’il a réussi à maintenir l’équilibre souvent fragile entre l’offre et la demande», explique Luc Vallée. Mais comme le cartel représente maintenant moins du tiers de la production mondiale, sa position devient de plus en plus précaire, selon les observateurs.

L'OPEP devrait néanmoins répondre aux attentes jeudi et annoncer des coupures de production, croit M. Vallée. L’objectif sera de maintenir le prix du baril entre 75 $ et 85 $. Bien que cela fasse mal à plusieurs des pays de l’OPEP qui ont besoin d’un prix plus élevé pour financer leurs programmes sociaux, il s’agit d’un mal nécessaire, selon l’économiste de VMBL.

L’objectif d’un prix entre 75 $ et 85 $ vise aussi à décourager les producteurs non-alignés, dont les États-Unis. La production américaine, à cause du développement du pétrole de schiste, a augmenté de 1 millions de barils par jour annuellement au cours des cinq dernières années, note M. Vallée.

Quant il est question du niveau de production de l’OPEP, les regards se tournent immanquablement vers l’Arabie Saoudite. «Mais celle-ci n’a rien fait pour freiner la chute du prix au cours des derniers mois. C’est que les saoudiens voulaient sensibiliser et inciter les plus petits producteurs du cartel à participer aux coupures», explique Tom Nelson, gestionnaire du Investec Global Energy Fund en entrevue à CNBC.

Pour lui, la réunion de jeudi sera révélatrice quant à la pertinence de l’OPEP. « Les marchés veulent voir si l’OPEP fonctionne toujours, si elle coupera sa production et si elle accompagnera le geste d’un communiqué cohérent démontrant que les membres du cartel font toujours front commun », dit-il.

 

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