L'action du CN est-elle une aubaine?

Publié le 09/02/2018 à 14:06

L'action du CN est-elle une aubaine?

Publié le 09/02/2018 à 14:06

Par Stéphane Rolland

Le Canadien National (CNR) est victime de son succès. Sur certaines lignes, le réseau du transporteur ferroviaire montréalais est trop achalandé pour répondre à la demande, ce qui va entraîner de coûteuses dépenses d’investissement. Est-ce une difficulté temporaire?

Ce «beau problème» coûtera cher au CN. La direction prévoit que les dépenses d’investissement atteindront 3,2 G$ en 2018, une hausse de 20% par rapport à l’an dernier. De ce montant, près de 700 M$ seront destinés à répondre à la forte demande.

Il s’agit d’un investissement à long terme pour rester en tête de file de l’industrie, disent les analystes. Leurs opinions divergent cependant quant à savoir s’il s’agit d’une occasion d’acheter sur faiblesse ou s’il vaut mieux patienter.

La thèse optimiste

Les positions sont restées campées après la publication des résultats du quatrième trimestre à la fin janvier. Konark Gupta, de Macquarie, est l’un des seuls qui a changé son fusil d’épaule. «L’action a fait moins bien que ses comparables et que le S&P/TSX dans les six derniers mois et pourrait encore perdre un peu de terrain, admet l’analyste. Ce serait une occasion d’achat avant le rétablissement de la situation au cours de la deuxième moitié de l’année. » Il fait passer sa recommandation de «neutre» à « surperformance ». La cible est maintenue à 107$.

Kevin Chiang, de CIBC Marchés mondiaux, juge que «les prévisions décevantes ne sont pas une surprise». Sa thèse optimisme demeure intacte. La fluidité devrait s’être améliorée au cours de la deuxième moitié de l’année, prévoit-il, en maintenant une recommandation «surperformance» et une cible 12-18 mois à 111$.

Turan Quettawala, de Banque Scotia, partage la même opinion. Il note que la société a déjà signé des ententes à de meilleurs prix, ce qui augure bien pour la deuxième moitié de l’année 2018 et en 2019. Il croit que la hausse des dépenses d’investissement ne devrait pas empêcher le CN de générer de «solides» flux de trésorerie. Sa recommandation est à «surperformance» et sa cible à 114$.

Il faut dire qu’au-delà de la question de la valeur de l’action, le CN est généralement jugé comme une entreprise de qualité. «Le Canadien National est le transporteur ferroviaire avec les meilleures marges depuis longtemps et nous ne croyons pas que cela va changer, même si les concurrents améliorent leur propre ratio», affirme Keith Schoonmaker, de Morningstar. Au cours de la dernière décennie, ses flux de trésorerie représentaient environ 15% des ventes en moyenne. Même durant la difficile année 2009, ce chiffre était de 12%.

Géographiquement, son réseau est également un atout, ajoute M. Schoonmaker. Il touche trois côtes : l’est et l’ouest du Canada, ainsi que les rives de La Nouvelle-Orléans.

La thèse pessimiste

Ces qualités sont reconnues par les analystes plus prudents, mais elles ne sont pas suffisantes pour contrer leur manque d’enthousiasme. Brian Ossenbeck, de J.P. Morgan, reconnaît que les enjeux auxquels fait face le CN sont temporaires, mais la performance de la société risque de s’en ressentir d’ici l’été. «Il n’y a pas de solution rapide, peu coûteuse, ou facile pour rétablir la fluidité du réseau», écrit l’analyste. Il est «neutre» sur le titre et abaisse sa cible de 109$ à 96$.

Le CN a beau être en tête, les concurrents ne resteront pas les bras croisés. Seldon Clarke, de Deutsche Bank, croit que les problèmes de fluidité ne se régleront pas avant le troisième trimestre, compte tenu de la séquence d’investissement. «Cela donne une très bonne occasion pour le Canadien Pacifique de remporter des parts de marché », pense l’analyste.

Dans ce contexte, il redoute une importante contraction de multiple. Celui-ci pourrait passer de 17,8 à 15,7 fois. La Deutsche Bank maintient une recommandation de « vente » et une cible à 79,90 $US sur le titre coté à New York.

Steve Hansen, de Raymond James, est beaucoup moins pessimiste pour l’évaluation. Il souligne toutefois que le titre s’échange déjà à un généreux multiple, qui reflète la qualité de l’entreprise. Sa cible de 110$ représente un multiple de 20,5 fois les prévisions de bénéfice 2018. Cette prévision représente déjà le haut de la fourchette des évaluations observées depuis trois ans, soit entre 15 fois et 21 fois le bénéfice. Il maintient sa recommandation «performance de secteur ».

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