JP Morgan Chase attaquée de toutes parts

Publié le 19/01/2015 à 11:58

JP Morgan Chase attaquée de toutes parts

Publié le 19/01/2015 à 11:58

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

Jamie Dimon, le flamboyant président d’une des plus grandes banques américaines, JP Morgan Chase, se plaint que les grandes banques comme la sienne font l’objet d’attaques continues de la part des régulateurs, allant même jusqu’à demander aux analystes à qui il s’adressait la semaine dernière s’ils ne trouvaient pas cette attitude anti-américaine. M. Dimon se plaint d’être continuellement ciblé par 5 ou 6 régulateurs à la fois.

Mais au cours des deux dernières semaines, M. Dimon a dû aussi se sentir attaqué par les investisseurs. À la clôture des marchés vendredi, le titre touchait 55,93 $, une chute de 10,63% depuis le début de l'année.

Les profits trimestriels annoncés la semaine dernière ont été un peu plus faibles que les prévisions des analystes, note Claude Boulos, gestionnaire de portefeuilles et associé chez Selexia, une firme de gestion en sous traitance pour Fiera Capital.

Comme la plupart des banques, JP Morgan Chase souffre du fait que les taux d’intérêt à court terme soient très bas. «C’est le facteur dominant de la faiblesse des profits des banques, car la demande de prêts demeure bonne», dit M. Boulos.

Mais pour JP Morgan Chase, le problème n’est pas seulement là. La banque s’est vu imposer de sévères amendes au cours des dernières années. Pour 2014, les frais légaux ont atteint 2,9 milliards, dont près de 1,1 milliard ont été provisionnés au dernier trimestre. Pas surprenant qu’elle soit dans l’oeil des autorités.

La grogne des investisseurs pourrait bien exacerber l’idée qui circule de plus en plus à l'effet que la banque devrait être scindée en plusieurs entités afin d’augmenter le rendement du capital et la valeur pour les actionnaires, croit Claude Boulos.

Depuis la crise financière de 2008, les règles ont été renforcées afin de contrer les situations pouvant présenter un risque systémique pour le système financier. Ainsi, en vertu des accords de Bâle, plusieurs grandes banques devront augmenter d’ici 2019 leur ratio de capitaux propres. Cette surcharge de capital, qui sert à prévenir le risque systémique, sera de 2,5% pour JP Morgan Chase et fera passer son ratio de 7% à 9,5%.

Mais il semble que la Réserve fédérale américaine (Fed) en voudrait plus, note Claude Boulos. «Celle-ci indiquait en décembre que cette surcharge pour le risque systémique des banques américaines devrait varier entre 1% et 4,5% selon la banque, et que pour JP Morgan Chase, elle devrait être de 4,5%», dit-il. Si cette règle devait être mise en place, JP Morgan Chase devra maintenir un ratio de capital de premier rang de 11,5%.

Comparativement, la Fed exigerait seulement 1,5% de surcharge à Wells Fargo, la banque de Warren Buffett qui se dispute avec JP Morgan le titre de la plus grosse banque américaine. Son ratio de capital de premier rang serait donc de 9%.

En 2014, le rendement sur le capital de Wells Fargo a été de 13,4%. Celui de JP Morgan Chase de 9%. Le rendement moyen des 5 dernières années a été de 11,84% pour Wells Fargo et de 8,99% pour sa rivale.

Durant la dernière année, l’action de Wells Fargo a retourné à ses détenteurs 24% dividendes inclus, comparativement à 10% pour celle de JP Morgan Chase.

Pas étonnant que Jamie Dimon se sente attaqué de toutes parts.

 

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