Johnson & Johnson dépasse les attentes, relève ses prévisions

Publié le 14/07/2015 à 12:00

Johnson & Johnson dépasse les attentes, relève ses prévisions

Publié le 14/07/2015 à 12:00

Photo: Bloomberg

Le groupe américain de produits pharmaceutiques et d'hygiène Johnson & Johnson(NY, JNJ) a réussi à dépasser les attentes au deuxième trimestre et s'est montré optimiste, malgré la vigueur du dollar qui rogne ses bénéfices et la forte concurrence dans l'hépatite C.

Le groupe du New Jersey a relevé ses prévisions de bénéfice par action ajusté annuel, référence en Amérique du nord, après les avoir abaissé en avril, selon un communiqué publié mardi.

Ce bénéfice par action devrait se situer dans une fourchette comprise entre 6,10 et 6,20$US au lieu des 6,04 à 6,19$US visés en avril. Les prévisions des analystes sont actuellement de 6,14$US l'action pour l'année.

Pourtant, JNJ, qui réalise plus de la moitié de ses ventes à l'international, doit faire face à l'appréciation du dollar face aux autres principales devises. Le dollar fort affecte notamment ses revenus réalisés à l'étranger quand il les convertit en billets verts.

Malgré ce vent contraire, le fabricant des produits de soins pour la peau Neutrogena et d'une multitude de produits de consommation, a dégagé un bénéfice net de 4,4% à 4,52 milliards de dollars américains lors des trois derniers mois.

Le bénéfice par action ajusté trimestriel a atteint 1,71$US, légèrement supérieur aux attentes des analystes qui étaient de 1,68$US l'action.

«Notre portefeuille diversifié et nos économies d'échelle nous permettent de réaliser cette performance et nous continuons d'investir dans un pipeline de produits solides qui soutiendra notre croissance à long terme», a expliqué le pdg du groupe Alex Gorsky.

Johnson & Johnson a aussi profité d'un gain exceptionnel de 931 millions de dollars, lié à la cession de l'antalgique Nucynta.

Expiration des brevets

Si son chiffre d'affaires trimestriel a baissé de 8,8% sur un an, à 17,8 milliards de dollars américains, il est conforme aux attentes des analystes.

Par zone géographique, les ventes ont particulièrement baissé sur le continent américain (hors Etats-Unis), chutant de 19,4%, et en Europe (-17,9%).

Les ventes du groupe aux États-Unis ont baissé de 2,4% et celles à l'étranger de 14,3%, en raison principalement du dollar.

Hors impact des acquisitions et désinvestissements, les recettes générées aux Etats-Unis ont toutefois progressé sur une base opérationnelle de 0,6% et celles à l'international de 1,7%.

Le dollar fort affecte les trois divisions du groupe.

Les ventes de produits d'hygiène et de consommation courante ont baissé de 7% à 3,48 milliards de dollars mais ont progressé de 2,3% sur une base opérationnelle. Cette division a été marquée par de nombreux rappels de produits depuis 2009 dont le Tylenol.

Pour les équipements médicaux, la baisse est de 12,2% à 6,36 milliards de dollars (-4,7% sur une base opérationnelle). 

Quant au secteur pharmaceutique, la baisse est de 6,6% à 7,95 milliards de dollars mais les ventes ont progressé de 1% sur une base opérationnelle.

Cette division, qui pâtit de la perte de brevets, a surtout souffert durant le trimestre de la chute des ventes du traitement contre l'hépatite C, Olysio.

Les ventes d'Olysio, qui affronte désormais des traitements de Gilead Sciences (Harvoni et Solvadi) et celui d'Abbvie (Viekira Pak), ont dégringolé de 93% sur un an à 50 millions de dollars contre 725 millions il y a un an.

L'érosion des ventes dans la pharmacie devrait se poursuivre si Johnson & Johnson ne réagit pas à l'expiration de ses brevets et à la concurrence des génériques et autres biosimilaires, selon les analystes qui plaident pour une grosse acquisition.

Le groupe, qui dispose d'un trésor de guerre de plus de 50 milliards de dollars, s'est vu souffler Pharmacyclics, spécialisé dans les anticancéreux en mars par le rival Abbvie.

Il doit se préparer à voir arriver dans les prochains mois sur le marché des versions bio-similaires de son anti-inflammatoire Remicade.

« Nous pensons qu'il y a beaucoup de bonnes opportunités pour renforcer chacun de nos segments d'activités », a indiqué M. Gorsky aux analystes sans donner de nom. Elles « offrent un potentiel de croissance et sont en ligne avec notre stratégie », a-t-il ajouté.

A Wall Street, le titre reculait de 0,69% à 99,58 dollars vers 15H15 GMT

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