Intact a les yeux rivés sur Fort McMurray et s'adapte à Uber

Publié le 04/05/2016 à 16:53

Intact a les yeux rivés sur Fort McMurray et s'adapte à Uber

Publié le 04/05/2016 à 16:53

Par Stéphane Rolland

Photo: courtoisie

La progression de l’économie de partage est le plus important changement avec lequel doit composer l’industrie de l’assurance de dommages, croit Charles Brindamour, le pdg d’Intact (Tor., IFC). Même si Québec décide de resserrer la législation encadrant Uber, l’un des clients de l’assureur torontois, la tendance n’est pas près de s’estomper, nous a dit le dirigeant en marge de l’assemblée des actionnaires à Montréal.

«On voit beaucoup de croissance dans l’économie de partage, répond l’actuaire originaire de Saint-Hyacinthe. Je vous dirais que c’est le changement de société qui touche le plus notre industrie. On s’implique dans ce secteur, car on sait qu’il y a une forte demande des clients pour ce type de services.»

Intact, qui exploite notamment Bélair Direct, a d’ailleurs fait plusieurs efforts en ce sens. Lorsque Turo a annoncé son entrée au Canada le mois dernier, Intact était à ses côtés. La plateforme de l’entreprise de San Francisco permet de louer sa voiture à d’autres conducteurs. Tous les véhicules en location par le biais de Turo seront assurés par une assurance commerciale offerte par Intact. Autre exemple, Intact s’est également associé à la plateforme de covoiturage Uber l’automne dernier afin d’assurer ses chauffeurs.

Même si l’économie de partage se trouve dans la mire des gouvernements, M. Brindamour ne pense pas que cela représente un risque réglementaire pour Intact. Québec présentera un projet de loi qui devrait encadrer beaucoup plus strictement les services d’Uber, rapporte La Presse. Le directeur général d’Uber au Québec, Jean-Nicolas Guillemette a dit qu’Uber pourrait même ne plus être en mesure de continuer ses activités si la loi est adoptée.

À court terme, M. Brindamour note qu’une loi de ce genre ne représente pas un risque pour Intact puisqu’il ne s’agit que d’une infime partie de ses activités. À plus long terme, il croit que la tendance est trop forte pour être arrêtée. «La demande est forte parmi les clients, constate-t-il. Je ne suis pas inquiet parce que c’est la population qui détermine la direction du gouvernement.»

Fort McMurray

L’assemblée d’Intact se déroulait à Montréal mercredi matin. À près de 4000 kilomètres de là, l’incendie à Fort McMurray fait des ravages et force l’évacuation de plus de 80 000 personnes. Une catastrophe de cette ampleur aura inévitablement un impact sur les réclamations que devra payer l’assureur.

Pour l’instant, M. Brindamour affirme qu’il est trop tôt pour évaluer l’impact de cette catastrophe naturelle sur les résultats. «On ne peut pas connaître l’ampleur des dommages à ce moment-ci, car le site n’est pas accessible. Pour l’instant, nous nous concentrons sur la sécurité de nos clients et de nos employés.»

En conférence téléphonique avec les analystes plus tôt dans la journée de mercredi, Mathieu Lamy, premier vice-président, Indemnisation, a affirmé qu’Intact assurait 1500 maisons dans la région, près de 1300 condos et loyers ainsi que plus de 300 entreprises. Il n’a pas été en mesure de fournir les chiffres pour l’assurance automobile. « La question, en ce moment, c’est de savoir ce qui est endommagé», a-t-il répondu. 

Intact pourrait devoir faire un avertissement au marché si les feux avaient un «impact matériel» sur les résultats du deuxième trimestre. En entrevue, M. Brindamour note toutefois qu’il partagera une partie des risques avec ses réassureurs, l’assurance des assureurs. La cession d’une partie des conséquences commencera à partir de 100 M$.

Les résultats

L’assemblée d’Intact coïncidait avec le dévoilement des résultats de la société. En dépit d’une croissance de 7% de son bénéfice par action, celui-ci a été inférieur aux attentes des analystes à 1,46$. En moyenne, les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un bénéfice par action de 1,50$.

Malgré cette déception, les fondamentaux restent bons, croit Tom MacKinnon, de BMO Marchés des capitaux. Dans une note publiée après les résultats, il se réjouit qu’une grande part de la croissance provienne des activités existantes.

Les investisseurs ont tout de même réagi négativement. Le titre perd 3,89% à 87,83$ à la fermeture.

À la une

Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

Il y a 3 minutes | La Presse Canadienne

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale.

Construction: Québec annonce des mesures pour jumeler main-d’œuvre et employeurs

Il y a 20 minutes | La Presse Canadienne

Les employeurs peuvent maintenant embaucher les élèves qui terminent ces formations accélérées de courte durée.

É.-U.: l’ex-pape des cryptomonnaies Sam Bankman-Fried condamné à 25 ans de prison

13:12 | AFP

Lors de l’audience devant un tribunal de New York jeudi, le juge fédéral Lewis Kaplan n’a pas mâché ses mots.