Les déclarations d’initiés permettent de savoir ce que font les dirigeants des sociétés inscrites en Bourse avec leurs actions. Bien que des raisons personnelles puissent expliquer les transactions, certains investisseurs les analysent pour orienter leurs décisions de placement. Une transaction chez BRP a attiré notre attention.
Un administrateur de BRP (DOO) a profité du récent bond de 25% enregistré par l’action du fabricant de motoneiges pour vendre un peu moins de la moitié de sa participation. La transaction d’initié a été réalisée au moment où la majorité des analystes pensent que le titre demeure attrayant, bien que quelques opinions dissidentes se manifestent.
Michael Hanley a vendu pour 802 480$ en actions, soit 20 362 titres, à un prix moyen de 39,41$, selon des documents réglementaires. Cela représente 43% des titres détenus par l’administrateur qui siège au comité des ressources humaines. La grande majorité (14 862 titres) des titres ont été liquidés le 13 juillet. Les 5 500 autres l’ont été le 23 juin.
Le titre de BRP surfe sur un regain d’optimisme depuis la publication des résultats du premier trimestre de l’exercice 2018, le premier juin dernier. Non seulement l’entreprise a dévoilé un bénéfice supérieur aux attentes et a augmenté ses prévisions, mais elle a annoncé qu’elle verserait son premier dividende et lancerait un important programme de rachat d’actions. Le titre, qui s’échangeait aux alentours des 31$ à la fin mai, se déplace dans une fourchette entre 37$ et 41$ depuis un mois. Jamais, il ne s’est échangé aussi haut depuis son retour en Bourse en 2013.
Qu’en pensent les analystes?
Malgré la hausse du titre, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, écrit qu’il reste encore de la place pour davantage d’appréciation à la Bourse, dans une note publiée le 17 juillet après une rencontre avec des membres de la direction. L’analyste juge que la société est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs d’ici 2020, grâce à la vente de nouveaux produits et à un accroissement des marges. Il maintient sa recommandation d’achat et une cible de 44$.
L’opinion reflète celle de la majorité des analystes, qui émettent une recommandation d’achat. Des 13 qui suivent le titre, 10 recommandent l’achat, contre 3 qui suggèrent de conserver le titre. La cible moyenne est de 42,23$.
Même s’il partage l’opinion de ses collègues sur les perspectives favorables de l’entreprise, Robin Farley, d’UBS, estime que cela se reflète déjà dans le prix de l’action. Il émet donc une recommandation «neutre», mais bonifie sa cible de 32$ à 40$.
Des résultats de bons augures
Avec les résultats du premier trimestre, BRP a franchi un jalon important de son parcours, explique Martin Landry, de GMP Securities. Le versement d’un dividende et l’augmentation des prévisions démontrent la confiance qu’a la direction en son modèle d’affaires.
En retournant de l’argent aux actionnaires, BRP ne limite pas pour autant sa capacité à faire des acquisitions, ajoute l’analyste. La société a les moyens de croître par acquisition ou avec ses activités existantes, poursuit-il.
L’optimiste de M. Landry s’appuie sur trois facteurs. D’abord, il estime que la société domine son industrie en ce qui a trait à l’innovation. Il note qu’elle alloue une plus grande part de ses revenus à la recherche et au développement que le font ses concurrents. Les produits qui en résultent sont de qualité supérieure, selon lui.
Ensuite, les «nombreux» catalyseurs permettent d’espérer une croissance annuelle du bénéfice par action d’au moins 10% sur un horizon de 3 à 5 ans, selon lui. Finalement, il pense que la direction maîtrise suffisamment bien ses activités existantes pour consacrer son énergie à la recherche d’une acquisition.
