ING Canada prêt à avaler des concurrents

Publié le 21/03/2009 à 00:00

ING Canada prêt à avaler des concurrents

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

L'assureur ING Canada (Tor., IIC, 33,41 $), bientôt rebaptisé Intact Corporation financière, entend profiter de la récession pour acquérir des rivaux.

Numéro un de l'assurance auto et habitation, le propriétaire de BélairDirect cherche à mettre la main sur les activités canadiennes de l'assureur britannique Aviva, numéro deux au Canada, selon les rumeurs qui circulent dans l'industrie. Une telle transaction, évaluée à 1,2 milliard de dollars (G$), doublerait à 20 % les parts de marché d'ING dans l'assurance de dommages au pays et creuserait son avance sur Co-operators Group, qui occupe 5,8 % du marché.

La valeur de l'action devance les événements

Les conditions ont rarement été aussi propices à des acquisitions, selon les experts. C'est pourquoi les 2,2 G$ d'actions d'ING Canada que sa société-mère néerlandaise ING Groep a vendues se sont écoulées si facilement, il y a un mois.

Depuis, l'action d'ING Canada a grimpé de 25 % et a perdu un peu de sa valeur d'aubaine, souligne François Landry, vice-président du Fonds des professionnels.

"Au cours actuel, il est clair que l'action d'ING devance le potentiel de rentabilité lié à une éventuelle acquisition", soutient pour sa part Tim Johal, gestionnaire du Fonds Investors croissance dividendes canadien.

Complètement libérée de sa société-mère, ING Canada a les coudées franches pour réaliser des achats de taille, car auparavant, toute transaction aurait exigé du capital d'ING Groep, qui détenait 70 % des actions, explique M. Johal.

Le contexte est favorable à ING : l'assureur, qui n'est pas endetté, dispose d'un capital excédentaire de 425 millions de dollars et peut facilement emprunter ainsi qu'émettre des actions.

La valeur des actions en circulation d'ING Canada atteint 4 G$, quatre fois plus qu'avant son divorce d'ING Groep. Cette envergure attire de nouveaux investisseurs qui n'auraient pas acheté de ses actions auparavant, car leur volume de négociation était insuffisant à leurs yeux.

La bonne situation financière d'ING tranche avec celle des autres acteurs de l'industrie dans le monde. La chute des Bourses érode le capital et la rentabilité de plusieurs assureurs étrangers. Or, le tiers des compagnies d'assurances de dommages canadiennes appartiennent à des groupes étrangers, souligne André- Philippe Hardy, analyste chez RBC Marchés des Capitaux.

Les actions d'ING sont également mieux évaluées en Bourse que celles de ses semblables. Cela améliore le rendement que la société peut tirer d'une transaction si elle réussit à acheter une rivale à un prix inférieur à sa propre évaluation, précise M. Johal.

"Si ING pouvait mettre la main sur Aviva pour un prix près de la valeur des capitaux propres de cette dernière, la transaction serait très rentable pour elle", dit-il.

La confiance des financiers tient aussi à la feuille de route de l'entreprise. ING est un acquéreur actif, ayant réalisé une douzaine de transactions en 20 ans. Depuis 2004, ING a dégagé des rendements supérieurs à ceux de ses semblables. L'entreprise ne laisse pas ses dépenses d'exploitation et ses réclamations d'assurance dépasser ses revenus et obtient un rendement adéquat sur les fonds que lui procurent les polices d'assurance.

"La qualité de l'équipe de direction dirigée par Charles Brindamour est indiscutable", souligne M. Landry.

Une cible à long terme pour les banques ?

L'industrie de l'assurance de biens n'est pas de tout repos. Les plafonds imposés aux primes par les organismes de réglementation provinciaux et la concurrence empêchent parfois les assureurs de contrer la hausse de leurs coûts et des réclamations, dit M. Landry.

Depuis 2006, la rentabilité de ces assureurs baisse.

Or, si ING réussit à prendre plus de poids dans son secteur, ses économies d'échelle deviendront un avantage de taille, dit M. Johal. Et qui sait, à plus long terme, ING pourrait devenir elle-même une cible de choix des grandes banques.

Si aucune acquisition n'est conclue à court terme, l'action d'ING pourrait faiblir, car il est difficile d'augmenter les primes en pleine récession.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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