Le groupe informatique américain IBM a annoncé mercredi une baisse de 21% de son bénéfice net au premier trimestre, invoquant les coûts de restructuration liés à son recentrage sur le «cloud», et son chiffre d'affaires a déçu.
Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net s'est élevé à 2,38 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 22,48 milliards, en baisse (de 4%) pour le huitième trimestre consécutif.
IBM précise que son résultat a été affecté par le "rééquilibrage" de ses effectifs destiné à se recentrer sur des domaines jugés porteurs comme l'informatique dématérialisée ("cloud"), qui l'a conduit à inscrire une charge de 870 millions de dollars sur les comptes du trimestre.
Cette charge a été partiellement compensée par un gain de 100 millions de dollars dû à la cession d'une division de sous-traitance de services à la clientèle.
Signe de ce recentrage, IBM avait affiché en janvier son intention d'investir 1,2 milliard de dollars dans le «cloud» et en particulier de nouveaux centres de données. Il a annoncé une nouvelle ouverture mardi en Grèce.
Pour accélérer ses efforts, il a acheté quelques sociétés dans de nouveaux secteurs d'activités, mais aussi décidé en début d'année de revendre ses serveurs d'entrée de gamme, jugés pas assez rentables, au groupe chinois Lenovo qui avait déjà repris ses PC il y a quelques années.
«Au premier trimestre, nous avons continué à prendre des mesures pour transformer une partie de notre groupe et pour nous recentrer énergiquement sur nos activités de croissance, notamment le +cloud+, l'analyse des données, le social, le mobile et la sécurité», a commenté la directrice générale, Ginni Rometty. «Au cours de l'année 2014, nous commencerons à tirer les bénéfices de ces mesures», a-t-elle ajouté.
En attendant, le bénéfice courant par action, référence à Wall Street, s'est finalement établi au premier trimestre à 2,54 dollars, exactement la prévision médiane des analystes.
Mais le marché tablait sur un chiffre d'affaires plus élevé que ce que le groupe a publié.
A Wall Street, le titre cédait 3,5% à 189,50$US dans les échanges électroniques vers 6h40 jeudi.
Forte baisse dans les pays du BRIC
Comme aux deux trimestres précédents, IBM accuse une forte baisse de revenus dans la zone Asie-Pacifique (-12% à 5,0 milliards de dollars). De manière générale, dans les pays émergents (Brésil, Russie, Inde et Chine), la baisse est de 11%.
Le recul est moindre, de 4% à 9,6 milliards, sur le continent américain, et IBM enregistre même une croissance de 4% à 7,6 milliards dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique.
IBM a néanmoins confirmé sa prévision de bénéfice courant par action «d'au moins 18 dollars», alors que les analystes tablent sur 17,84 dollars.
Dans une première réaction, les analystes de la banque Barclays regrettaient que le groupe «se repose de plus en plus sur une accélération des rachats d'actions, un taux d'imposition plus bas, des coupes dans les coûts (...) pour atteindre ses objectifs».
Ils disent s'attendre à ce que les revenus «restent sous pression pour un certain temps», mais estiment que le retour sur investissement devrait être meilleur pour les actionnaires qu'avec d'autres groupes informatiques comme Oracle ou Intel.
