Héroux-Devtek fait encore patienter, son action perd 6%

Publié le 02/10/2018 à 14:22

Héroux-Devtek fait encore patienter, son action perd 6%

Publié le 02/10/2018 à 14:22

Par Dominique Beauchamp

Il semble y avoir un décalage entre les attentes élevées des analystes et celles des investisseurs à l’égard des perspectives d’Héroux-Devtek (HRX, 14,27$).

Le fabricant de Longueuil, mieux connu pour ses trains d’atterrissage, a perdu jusqu’à 9% en matinée malgré deux chaudes recommandations d’achat de la part de Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux et de Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale.

Héroux-Devtek vient de conclure comme prévu l’achat de la filiale espagnole d’Airbus pour 206 millions de dollars, mais CESA prendra plus de temps que prévu à contribuer aux revenus et aux bénéfices à cause d’un ralentissement dans la cadence de fabrication de l’appareil militaire A400M.

Si bien que la société prévoit des revenus de 460 à 470M$ en 2019 au lieu des 500M$ projetés par M. Poirier.

En conséquence, l’analyste diminue de 10% ses prévisions de bénéfices pour 2019 (à 0,64$ par action) et de 19% celles pour 2020 (à 0,82$).

Malgré tout, l’analyste réitère sa confiance dans le potentiel à moyen terme de la société grâce aux récentes acquisitions et aux nombreux contrats potentiels.


« Les dirigeants sont prudents dans leurs prévisions qui n’incorporent pas les contrats pour l’avion de chasse T-X, MQ-25 Stingray entre autres qui seront éventuellement octroyés »

La rechute du titre offre donc à son avis une nouvelle occasion de l’acheter.

Son nouveau cours-cible abaissé de 21 à 20$ laisse entrevoir un fort rebond de 41%, d’ici un an.

Cet objectif repose sur un multiple de 20 fois le bénéfice de 0,82$ par action projeté en 2020.

Et si Héroux-Devtek atteignait ses objectifs de 620 à 650M$ en 2022 (35% de plus qu’en 2019) et une marge de 16,5%, son titre pourrait grimper à 27$, avance-t-il.

Dans l’intervalle, la certification par Boeing de son processus de placage de pièces au chrome et la cadence accrue de certains contrats déjà en mains devraient relever ses marges à 15% en 2019, prévoit-il.

Le potentiel des ventes croisées à venir

Pour sa part, M. Doersken reprend le suivi de la société après avoir une période de silence imposée par son employeur pendant l’achat de CESA.

L’analyste de la Financière Banque Nationale apprécie que l’achat complémentaire de CESA et de Beaver Aerospace & Defense (en février) renforce l’offre de systèmes d’actionnement et ajoute le géant Airbus à sa liste de clients.

«Au fil du temps, on devrait voir la vente croisée de produits et services offerts aux clients existants à ceux de CESA et Beaver», dit-il.

L’analyste mentionne les systèmes d’actionnement autres que ceux pour les trains d’atterrissage que CESA pourra offrir aux autres avionneurs maintenant qu’elle ne fait plus partie du giron d’Airbus.

Les vis à billes de l’Américaine Beaver pourront aussi être incorporées aux systèmes que CESA vend en Europe.

La production du nouvel appareil 777X de Boeing devrait aussi prendre son envol en 2020.

Entretemps, les bonnes ventes de jets d’affaires Embraer 450/500 et Learjet de Bombardier et la fabrication de pièces militaires (pour les hélicoptères entre autres) seront une bonne source de croissance interne pour le fabricant de Longueuil, ajoute l’analyste.

M. Doersken termine sa note avec un tableau énumérant le calendrier de production de 32 programmes auxquels Héroux-Devtek participe.

Son cours-cible de 18$ repose sur un multiple de 10 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020, une évaluation légèrement inférieure à la moyenne de 11 fois d’un groupe repère, justifie-t-il.

M. Doersken rappelle d’ailleurs qu’Héroux-Devtek a elle-même payé 12 fois le bénéfice d’exploitation pour CESA.

 

 

 

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