Helius Medical, une biotech prometteuse ?


Édition du 18 Juin 2016

Helius Medical, une biotech prometteuse ?


Édition du 18 Juin 2016

Par Stéphane Rolland

[Photo : Shutterstock]

Les biotechs ont la réputation de tester la patience de leurs actionnaires. À peine entrée à la Bourse de Toronto, Helius Medical Technologies (Tor., HSM, 1,17 $), dont le siège social est situé à Newtown, en Pennsylvanie, fait miroiter un fruit plus mûr à ses actionnaires. Son appareil médical qu'on met sous la langue afin de stimuler le cerveau endommagé des personnes qui ont subi un traumatisme crânien pourrait être commercialisé d'ici un an, affirme en entrevue le pdg, Philippe Deschamps.

Le PoNS, l'appareil en question, s'installe sur le bout de la langue. Il produit des impulsions pendant qu'un patient fait des exercices de physiothérapie. «Les impulsions copient le message envoyé au cerveau pendant le mouvement, explique le dirigeant d'origine montréalaise qui vit à Philadelphie. Le cerveau constate qu'on lui envoie un flux important de signaux. Grâce à sa plasticité, le cerveau crée de nouvelles connexions entre les neurones ou utilise d'autres régions afin d'exécuter le mouvement qui lui est demandé.»

L'ingrédient scientifique du PoNS passe par la langue. «C'est grâce à leur langue que les bébés de 0 à 6 mois développent leur cerveau, explique M. Deschamps. C'est la raison pour laquelle ils mettent tout dans leur bouche. Nous avons découvert que ce réseau de communication est encore actif chez les adultes. Le cerveau écoute la langue avec laquelle il est relié grâce à deux nerfs crâniens.»

Jusqu'à maintenant, les recherches seraient concluantes. Les patients qui ont testé la technologie ont vu des résultats notables par rapport aux patients qui ont utilisé un appareil inactif (placebo), poursuit le pdg.

Plan de match

L'entreprise mène en ce moment l'étude qui devrait aboutir à la commercialisation du PoNS, si les résultats sont positifs. L'expérience, à laquelle collabore l'Institut et hôpital neurologiques de Montréal de l'Université McGill, est effectuée auprès de 120 patients qui ont des pertes d'équilibre liées à un traumatisme crânien. Elle devrait être terminée au cours du quatrième trimestre de 2016 ou du premier trimestre de 2017, espère M. Deschamps. Helius déposera par la suite une demande de permis auprès de Santé Canada et de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

Pour l'instant, la société dispose d'environ 7 M$ US en encaisse, ce qui devrait lui permettre de terminer l'étude. Si les résultats intérimaires prévus pour septembre s'avèrent une réussite, la société émettra «probablement» l'équivalent de 10 à 15 M$ US en actions afin de financer son développement commercial, dit M. Deschamps.

Le premier client d'Helius sera l'armée américaine, un de ses partenaires. Près de 30 000 soldats américains ont subi un traumatisme crânien. La société évalue ce marché à 400 M$ US. Il est probable que les ventes à l'armée permettent de générer des flux de trésorerie suffisants pour éviter d'autres dilutions du capital. En ce qui concerne la population américaine en général, dont 5 millions de personnes vivent avec un tel traumatisme, on entrevoit un marché de 5 G$ US, estime M. Deschamps.

Le potentiel pourrait cependant être encore plus grand, s'enthousiasme le dirigeant. La première demande de permis auprès des autorités de réglementation se limite aux traumatismes crâniens, mais l'utilisation de la technologie pourrait déborder cette sphère. «On pense que le succès de la thérapie n'est pas lié à la maladie qui cause le problème, suppose M. Deschamps. Notre hypothèse, c'est qu'on pourrait utiliser l'appareil pour d'autres problématiques. Par exemple, il faudrait vérifier si cela pourrait être utilisé afin d'améliorer la performance sportive.»

Helius mettra cet argument de vente en avant lorsqu'elle fera «fort probablement» l'objet d'une offre d'achat, comme c'est le cas pour de nombreuses biotechs qui commercialisent «des produits innovants». «Les pourparlers ont commencé, affirme M. Deschamps. On va lancer le produit nous-mêmes, mais une fois qu'on pourra démontrer la commercialisation, on sera plus attentifs aux offres.»

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