Hausses des taux ou évaluations trop élevées?

Publié le 09/03/2015 à 14:14

Hausses des taux ou évaluations trop élevées?

Publié le 09/03/2015 à 14:14

Par Jean Gagnon

La présidente de la Fed, Janet Yellen. (Photo: Bloomberg)

Pas de doute, l’éventuelle hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed) risque de créer beaucoup d’émoi sur les marchés boursiers.

En effet, il n’aura fallu que l’annonce d’une création d’emplois supérieure aux attentes vendredi pour les investisseurs se remettent à craindre que la hausse des taux se fasse en juin, ce qui a causé une chute de 1,5% des indicateurs boursiers américains.

«Bien que l’on croit que l’économie américaine soit en bonne santé, la hausse des taux d’intérêt demeure la plus grande incertitude sur les marchés financiers», explique ce matin Alexander Navab, directeur du secteur des placements privés chez KKR, en entrevue à CNBC. «Les bourses ont chuté vendredi en grande partie parce que les gens anticipent maintenant que la hausse des taux se produira en juin, plus rapidement que ce qui était anticipé», dit-il.

La hausse des taux semble pour certains une véritable épée de Damoclès. Jeremy Siegel, professeur de finance à The Wharton School, et qui a constamment réitéré sa confiance envers les bourses au cours des dernières années, admet qu’il est aujourd’hui prudent pour la première fois depuis un bon moment. «Une hausse de taux de la Fed en juin serait prématurée considérant que la croissance économique demeure pauvre et l’inflation basse», dit-il. «Elle causerait certainement des remous sur les marchés, et je ne serais pas surpris que cela provoque une correction de 5% à 10%», conclut-il.

Par ailleurs, pour certains investisseurs, la hausse des taux n’est pas la principale préoccupation. «Nous ne sommes pas vraiment inquiets de la hausse des taux, mais nous reconnaissons que les évaluations boursières soient maintenant relativement élevées», dit pour sa part Marc L’Écuyer, gestionnaire de portefeuilles chez Cote 100.

Le maintien des taux à des niveaux anormalement bas a incité les investisseurs à prendre plus de risque. «Ils ont dû se tourner vers des actifs offrant de meilleures rendements, tels les obligations à rendement élevé ainsi que les actions en bourse», dit le gestionnaire. Cela explique en partie la force des marchés boursiers.

«Mais les taux vont se normaliser éventuellement, et bien que cela va créer plus de volatilité à court terme, c’est ce que l’on souhaite, dit M. L’Écuyer. Ce seront alors l’économie et les profits des sociétés qui dicteront les cours boursiers», dit-il.

Comment composer avec la situation actuelle? «Bien que nous sommes des investisseurs à long terme et que nous aimons conserver nos titres sur de longues périodes, nous sommes un peu plus actifs sur les marchés ces temps-ci», dit Marc L’Écuyer. «À cause des évaluations élevées, nous réduisons certaines positions et encaissons quelques profits», dit-il. La hausse des taux d’intérêt entrainera éventuellement de meilleures opportunités.

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