Fusion Halliburton-Baker Hughes: que penser de ce secteur?

Publié le 20/11/2014 à 11:33

Fusion Halliburton-Baker Hughes: que penser de ce secteur?

Publié le 20/11/2014 à 11:33

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

Alors que le prix du pétrole et la plupart des titres du secteur des services pétroliers sont en chute libre, la deuxième plus grosse entreprise du secteur aux États-Unis, Halliburton, annonce qu’elle achète la troisième plus grosse, Baker Hughes Inc.

La transaction est évaluée à 34,6 milliards de $US. Pour chacune de leurs actions, les actionnaires de Baker Hughes recevront 1,12 action d’Halliburton en plus de 19 $ en espèce.

La fusion des numéros 2 et 3 n’en fera pas pour autant la plus grosse entreprise du secteur, cet honneur revenant toujours à Schlumberger.

La transaction survient à un moment où tout le secteur est en déroute. Entre juillet et la mi-octobre, le cours d’Halliburton est passé de 74 $ à 48 $, une chute de 35 %. La reprise des marchés depuis le bas du 18 octobre avait permis au cours de l’action de remonter jusqu’à 56 $, mais l’annonce de la transaction l’a vite ramenée à 48 $.

L’évolution du titre de Baker Hughes était similaire le prix de l’action passant de 75 $ à 47 $. Mais l’annonce de la transaction lui a permis de remonter jusqu’à 65 $. Quant à Schlumberger, on constate la même tendance, bien que les variations du prix de l’action soient un peu moins grandes

Il ne faut pas s’étonner d’une telle volatilité, explique Luc R. Fournier, gestionnaire de portefeuilles à l’Industrielle Alliance. « La corrélation entre le prix de la commodité et le prix des titres du secteur pétrolier est à peu près parfaite », dit-il. La chute du prix du pétrole est aussitôt reflétée dans le cours des titres.

Bien qu’il soit positif à plus long terme sur le secteur, Connor O’Brien, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion d’actifs Stanton, avait réduit ses positions dans les trois principaux titres du secteur il y a quelques mois. La croissance économique mondiale était hésitante et le prix du pétrole vacillait.

Mais ce qui l’incita vraiment à passer à l’action, c’est lorsque l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a indiqué qu’elle ne tiendra pas de réunion intérimaire pour discuter des plafonds de production. «L'OPEP indiquait du même coup qu’elle serait tolérante quant à la baisse du prix du pétrole», dit-il. La prochaine rencontre de l'OPEP aura lieu à Vienne le 27 novembre.

Entretemps, la fusion d’Halliburton et de Baker Hughes est une bonne nouvelle, croit le gestionnaire. Elle permettra des synergies de 2 milliards, ce qui se traduira par une augmentation de valeur pour la compagnie de 10 à 12 milliards, compte tenu qu’elle se négocie présentement à un ratio cours/bénéfices d’environ 6 fois les bénéfices, estime M. O’Brien.

Le gestionnaire avoue toutefois qu’il ne s’empressera pas d’augmenter sa pondération dans le secteur. Il ne prévoit pas de rebondissement rapide, car ces titres sont de bons candidats pour ceux qui voudront prendre des pertes fiscales.

À moins bien sûr d’une surprise à Vienne la semaine prochaine.

 

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