Le constructeur automobile Ford a annoncé jeudi des résultats mitigés au deuxième trimestre, marqué néanmoins par un bénéfice plus que triplé en Europe, et averti qu'il lui sera difficile d'atteindre ses objectifs financiers annuels, en raison des incertitudes sur la croissance.

Cet avertissement faisait dévisser le titre de 6,43% à 12,95 dollars vers 11H30 GMT dans les échanges électroniques de pré-séance à Wall Street.

Le bénéfice net a reculé de 8,8% sur un an à 1,97 milliard de dollars entre avril et juin, ce qui se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 52 cents contre 60 cents anticipés en moyenne par les marchés.

Le chiffre d'affaires de 39,49 milliards de dollars (+6% sur un an) est pour sa part supérieur aux 36,31 milliards escomptés, grâce aux ventes des SUV Explorer et Edge et du pickup F-150, son best-seller, et le redressement de sa marque haut de gamme Lincoln dont les ventes ont bondi de 25% comparé à il y a un an.

En Europe, Ford confirme son retour amorcé l'an dernier, sous l'impulsion de solides ventes de la citadine Ford Fiesta, du "petit" SUV Kuga, du pickup Ranger et du fourgon commercial Transit.

Le constructeur y a récolté un bénéfice opérationnel de 467 millions de dollars, presque triplé sur un an. C'est le cinquième trimestre de profits consécutif et le "meilleur deuxième" trimestre, assure Ford, qui a réussi à gagner 259 millions de dollars sur le Vieux Continent en 2015 après des années de pertes.

Le constructeur américain prévoit d'y gagner un peu plus en 2016, un optimisme nourri par le début de la commercialisation du SUV Edge et de la nouvelle Ford Focus RS.

Ces ambitions pourraient toutefois être mises à mal, a averti jeudi Ford.

"Nous prévoyons toujours de dégager de solides résultats annuels (...) Cependant l'entreprise perçoit des risques rendant difficile la réalisation de ces objectifs", prévient le deuxième constructeur automobile américain qui a enregistré au deuxième trimestre un déclin de ses volumes de ventes en Chine, aux Etats-Unis et en Europe, les trois premiers marchés mondiaux, en raison du ralentissement de la croissance mondiale et des incertitudes géopolitiques.

Sa part de marché mondiale a ainsi diminué à 7,5% à fin juin ainsi que sa marge opérationnelle désormais à 7,7% (-0,7%).