EXFO : le redressement espéré arrive, dit le pdg


Édition du 09 Avril 2016

EXFO : le redressement espéré arrive, dit le pdg


Édition du 09 Avril 2016

Par Stéphane Rolland

Cette fois serait la bonne pour EXFO. Le revirement attendu chez le fournisseur de solutions pour les télécoms a pris plus de temps qu'espéré, mais la société de Québec commence à récolter les fruits qu'elle a semés durant les années creuses, assure en entrevue son pdg, Germain Lamonde.

En réflexion sur leur stratégie à long terme, les entreprises de télécommunications, clientes d'EXFO, ont retardé leurs investissements afin d'avoir la certitude qu'ils cadreraient bien avec l'évolution de l'industrie. De plus, un concurrent a réagi à ce ralentissement en livrant une guerre de prix, relate l'entrepreneur qui a fondé EXFO en 1985. Les revenus et le bénéfice d'exploitation de la société ont décliné d'année en année au cours des exercices 2012 à 2015. Dans ce marché difficile, l'entreprise de Québec a décidé de mener une «transformation importante». «On a investi un peu plus et livré un peu moins de profitabilité», explique Germain Lamonde.

En 2014, EXFO a acheté deux entreprises pour moins de 5 M$ US. Grâce aux technologies acquises, elle a mis au point de nouvelles solutions afin d'analyser les informations provenant des réseaux de télécommunications. L'un de ces services, Xtract, détecte les problèmes techniques sur les réseaux des télécoms. L'analyse de ces données captées permet de prioriser les problèmes à régler, et même de les anticiper.

M. Lamonde juge que Xtract, qui a été lancé en mars 2015, gagne en popularité. «On a eu beaucoup de discussions au cours des six premiers mois. Il fallait présenter le produit, car c'était révolutionnaire. Depuis septembre, on commence à observer beaucoup plus d'intérêt. On est juste au début d'une belle courbe de croissance avec ce produit-là.»

Preuve de l'accélération, M. Lamonde présente les deux premiers trimestres de l'exercice 2016, qui débutait le 1er septembre 2015 et se terminera le 31 août 2016. La société prévoyait un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 20 M$ US lors de l'exercice 2016, par rapport à 13,8 M$ US l'an dernier. À mi-chemin de l'exercice 2016, il croit être en mesure de dépasser cet objectif d'«au moins 2 M$ US». «Nous avons déjà fait 10,6 M$ US. En doublant, nous serions à 21 M$ US. Par contre, notre deuxième semestre est généralement meilleur, car nos clients entament plus de projets.»

Les analystes constatent, eux aussi, que les choses s'améliorent chez EXFO. Ils préfèrent tout de même attendre avant de réviser leurs recommandations. Des sept analystes interrogés par Bloomberg, un seul recommande l'achat, tandis que six d'entre eux émettent la recommandation «conserver».

EXFO prévoit dépasser sa prévision 2016 de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’au moins 10 %. La société prévoyait un BAIIA de 20 M$ US en 2016, par rapport à 13,8 M$ US l’an dernier. Le bénéfice d’exploitation devrait être supérieur d’au moins 2 M$ US, selon la direction.

Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, résume bien l'état d'esprit de ses collègues. À la lumière des bons résultats des deux premiers trimestres de 2016, il croit que «la société se trouve finalement sur une assise plus solide» grâce à ses nouveaux services. «Nous sommes enthousiasmés par la vigueur des revenus, des commandes et des marges, écrit-il dans une note. Nous trouvons que l'action est peu chère, si la tendance se maintient. Toutefois, en raison de la volatilité des résultats précédents, nous avons besoin d'être plus à l'aise avant de revoir notre thèse.»

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