En quête de croissance, trois banques achètent

Publié le 24/10/2012 à 16:13, mis à jour le 24/10/2012 à 17:39

En quête de croissance, trois banques achètent

Publié le 24/10/2012 à 16:13, mis à jour le 24/10/2012 à 17:39

Par Dominique Beauchamp

[Photo : Bloomberg]

En l’espace de moins de trois mois, les banques Royale, T-D et Scotia ont bouclé un total 12 milliards d’acquisitions, à un moment où leur pain et leur beurre au Canada, les hypothèques et les prêts à la consommation, est appelé à ralentir.

Ces acquisitions sont les plus importantes depuis 2010. Cette année là, les banques canadiennes avaient conclu 23 transactions distinctes totalisant 16 milliards de dollars.

« Ces trois transactions signalent que les banques canadiennes ont les moyens de sauter sur les rares occasions qui se présentent dans leur industrie. Ces acquisitions aideront aussi les banques à préserver leurs marges et à maintenir la croissance annuelle de 5 à 7 % de leurs bénéfices attendue d’elles », a indiqué Gabriel Dechaine, de Credit Suisse, en entrevue à lesaffaires.com.

Ces achats révèlent aussi qu’il devient de plus en plus ardu pour les banques de générer un rendement élevé sur leur surplus de capital, dit Peter Rozenberg, d’UBS.

Banque Royale : numéro un du prêt-auto

Le 23 octobre, la Banque Royale a acheté le spécialiste canadien du prêt-auto Ally Financial pour 3,8 milliards de dollars, son plus gros achat depuis celui de Centura Banks en 2001.

La Banque Royale devient ainsi le numéro un du prêt-auto au Canada, avec un portefeuille de prêts de 24 milliards de dollars, devant la T-D. La Banque Royale aura le quart de ce marché, contre 13 à 15 % pour la T-D.

« L’achat ajoutera 120 millions de dollars et 1 à 2 % à son bénéfice dès la première année. La Banque Royale obtient surtout un bon portefeuille de prêts et le potentiel d’offrir d’autres produits financiers aux 1 000 clients commerciaux et au million de clients individuels d’Ally », précise Mario Mendonca, de Canaccord Genuity.

Les prêts-autos sont plus rentables que d’autres formes de prêts pour les banques. Ils engagent aussi peu de dépenses puisque ce sont les concessionnaires qui s’occupent de la paperasse.

La Banque Royale pourra rentabiliser davantage Ally en lui faisant bénéficier de son coût en capital, parmi les plus modiques au pays, et en migrant ses prêts sur son propre système de traitement.

M. Dechaine estime que la Banque Royale réalisera un rendement de 10 à 15 % sur son investissement.

Banque T-D financera les clients de Target

Pas en reste, vingt minutes après la Banque Royale le 23 octobre, la Banque T-D a acheté le portefeuille de cartes de crédit du détaillant américain Target, d’une valeur de 5,9 milliards de dollars américains.

L’achat du portefeuille de cartes de crédit de Target permettra à la Banque T-D de tirer un rendement de 1 % de plus à ce qu’elle obtient déjà sur son surplus de dépôts, aux États-Unis, explique M. Rozenberg, d’UBS.

Cet achat, comme celui de Chrysler Financial plus tôt, aidera la Banque T-D à atteindre son objectif établi d’un bénéfice de 1,6 milliard de dollars pour ses activités bancaires aux particuliers aux Etats-Unis, l’an prochain.

« C’est un bon usage de son surplus de capital aux Etats-Unis, qui peut ajouter 0,06 à 0,08 $ par action à ses bénéfice, sans trop taxer le ratio de capital de base imposé par les règles de Bâle III », dit M. Peter Routledge, de la Financière Banque Natiionale.

La Banque T-D exploite plus de succursales aux États-Unis qu’au Canada.

En août dernier, Banque Scotia a acquis la banque virtuelle ING Canada Direct pour 3,1 milliards de dollars.

« Ces acquisitions de petite taille et peu risquées sont favorables pour les banques à un moment où leur croissance canadienne ralentit », indique M. Mendonca.

Les huit banques canadiennes se sont appréciées de 7 %, depuis le début de l’année, comparativement à un gain de 2,3 % pour le S&P/TSX.

 

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