Déjà aux prises avec quatre mois de déclin des ventes de véhicules neufs aux États-Unis et la concurrence potentielle d’Amazon(AMZN, $US), le secteur des pièces automobile en prend pour son rhume en Bourse.
Le ressac emporte aussi le grossiste de pièces et de peinture automobiles Uni-Sélect(UNS,29,97$) dont l'action s’est enfoncée de 4%, le 5 juillet.
Le détaillant américain de pièces de rechange O’Reilly Automobile(ORLY, 178,99$US) a en effet perdu jusqu’à 21% de sa valeur en début de séance après avoir prévenu que la croissance de ses ventes comparables au deuxième trimestre serait de 1,7% au lieu de la cadence prévue de 3 à 5% par les analystes.
Cette contreperformance nuira aussi à sa rentabilité a averti l’ex-coqueluche de croisance. L'action d'O'Reilly a finalement terminé terminé la séance avec un recul de 19%, à un plancher de trois ans.
Cet avertissement de profits moindres a eu un effet de contagion sur tous ses concurrents, Advance Auto Parts(AAP,104,77$US) a perdu 11%, Autozone(AZO,521,98 $US) 10% et Genuine Parts(GPC,89,33 $US) 5% parce que tous les multiples d’évaluation se compriment, explique Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
Même si le mouvement emporte Uni-Sélect, M. Poirier rappelle qu’Uni-Sélect n’est plus directement comparable à O’Reilly.
Uni-Sélect est justement sorti de cette industrie aux États-Unis où elle ne faisait pas le poids et n’y conserve que le principal distributeur de peinture automobile FinishMaster.
De plus, Uni-Sélect sert le marché des carrossiers et des mécaniciens (DIFM pour Do-It-For-Me) et non celui des consommateurs qui réparent eux-mêmes leurs véhicules (DIY pour Do-It-Yourself).
«Le marché commercial est beaucoup plus résilient, fait valoir M. Poirier, en ajoutant que le marché canadien des pièces de rechange ne connaît pas le degré de concurrence impitoyable qui sévit aux États-Unis.
Le constructeur suédois Volvo Cars a aussi contribué au pessisme du secteur des pièces en Bourse, croit M. Poirier, en annonçant que tous ses modèles seraient hybrides ou électriques, à partir de 2019.
Volvo est le premier grand constructeur à prévoir électrifier tous ses modèles et à se fixer un échéancier pour l’abandon progressif du moteur à combustion interne.
Puisque les autos électriques contiennent 20 pièces amovibles par rapport à 2000 pour les véhicules munis d’un moteur à combustion, cette transition fait craindre une chute à terme des besoins de réparation des véhicules usagés.
M. Poirier ne change pas son cours cible de 36$ pour Uni-Sélect et continue de recommander de conserver le titre, même si l’entreprise se diversifie en offrant la peinture industrielle aux États-Unis et en prenant pied en Grande-Bretagne.
L’achat de Parts Alliance pour 265M$US hausse sa dette à 3,3 fois son bénéfice d’exploitation et offre peu de synergies, avait noté M. Poirier le 1er juin.
Relisez notre grande entrevue avec l'ambitieux PDG d'Uni-Sélect Henry Buckley
