Dorel : une aubaine pour les plus patients

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Dorel : une aubaine pour les plus patients

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

L'action d'Industries Dorel (Tor., DII.B, 22,20 $) est une aubaine, mais les investisseurs devront continuer de patienter avant que le titre retrouve une évaluation juste, car les prochains trimestres s'annoncent difficiles.

Elle s'échange à moins de 5 fois le bénéfice prévu en 2009. C'est dire le pessimisme des investisseurs à l'égard des perspectives de croissance à court terme du fabricant d'articles pour enfants, de vélos et de meubles prêts à assembler.

Claude Proulx, de BMO Marchés des capitaux, prévoit une chute de 38 % du bénéfice au quatrième trimestre, et abaisse son cours cible d'un an de 31 à 23,50 $. Les résultats de 2008 seront publiés le 11 mars.

Les prévisions des quatre analystes qui assurent le suivi de l'entreprise ne laissent entrevoir aucune croissance du bénéfice entre 2008 et 2010.

Jessy Hayem, analyste chez TD Newcrest, prévoit que le bénéfice baissera de 8 % en 2009, avant de rebondir de 4 % en 2010.

Huit cadres sont partis

Mme Hayem ne recommande pas l'achat du titre, car elle redoute de mauvaises surprises. Les clients de Dorel lui demandent de baisser ses prix et achètent en moins grande quantité qu'avant afin de ne pas accumuler de stocks.

Wal-Mart compte pour le tiers de ses revenus.

De plus, les consommateurs favorisent les produits les moins chers, ce qui procure de moins bonnes marges.

La baisse de l'euro et de la livre sterling par rapport au dollar américain réduira aussi la valeur des revenus réalisés en Europe.

Mme Hayem est également préoccupée par le départ de huit dirigeants depuis juillet 2004. En janvier, Camillo Lisio a démissionné de son poste de président du secteur des produits de puériculture en raison de "différends concernant la stratégie" entre lui et la famille Schwartz, qui possède 54 % de l'entreprise, note Mme Hayem.

Dorel pourrait également dévaluer des éléments d'actif, dont la plus-value payée sur des acquisitions antérieures.

Les actifs incorporels représentent la moitié de la valeur de son actif total.

Des actionnaires patients

Les gestionnaires de portefeuilles voient d'un autre oeil les mérites d'un placement dans l'entreprise.

"Ses résultats sont très acceptables dans les circonstances. Son action est tellement bon marché qu'il vaut la peine de lui rester fidèle, surtout que le dividende et le bilan de Dorel sont solides", dit Martin Dufresne, gestionnaire chez Fiera Capital.

"Le titre de Dorel a certains atouts défensifs. C'est pourquoi il a moins baissé que bien d'autres l'an dernier. Les poussettes et autres articles pour bébés sont un peu plus essentiels que d'autres produits de consommation", ajoute-t-il.

Les produits de puériculture, dont les poussettes Cosco, lui fournissent 1,1 milliard de dollars américains, soit la moitié de ses revenus.

Lors d'autres périodes difficiles, Dorel a préservé sa rentabilité, rappelle pour sa part Mark Pugsley, portefeuilliste chez Investissements Standard Life. Pendant la récession de 1991-1992, son bénéfice a baissé d'à peine 27 %, dit M. Pugsley. "Son bilan actuel est bien meilleur qu'à l'époque."

L'entreprise bâtit dans une perspective à long terme, fait valoir M. Pugsley. Elle vient conclure une petite acquisition en Belgique pour ajouter des marques à sa gamme de produits pour enfants en Europe.

L'entreprise vient aussi de s'implanter au Brésil.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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