Dollarama continue d'exceller, mais se bat contre...son évaluation

Publié le 07/12/2016 à 14:27

Dollarama continue d'exceller, mais se bat contre...son évaluation

Publié le 07/12/2016 à 14:27

Par Dominique Beauchamp

Le populaire détaillant Dollarama en a donné pour leur argent aux investisseurs, avec un bénéfice par action de 0,92$ par action au troisième trimestre, soit 7% plus élevé que prévu.

Pourtant, l’action de Dollarama(Tor., DOL, 100,89$) réagit peu, à mi-séance le 7 décembre. Son sommet annuel de 104,94$ remonte au 30 septembre.

Les perspectives fournies pour 2018 ont peut-être laissé certains investisseurs sur leur appétit. «C’est ce qui arrive lorsqu’une entreprise est déjà un chouchou des investisseurs. Il faut un effet de surprise pour susciter un nouvel élan», explique Neil Linsdell, d’Industrielle Alliance Valeurs mobilières.

Pour l’an prochain, le commerçant d’articles à bas prix prévoit une marge brute de 37% à 38% et une marge d’exploitation de 21,5% à 23%, un seuil similaire aux prévisions qu’il avait fournies en septembre pour l’exercice 2017.

Les ventes comparables devraient augmenter de 4% à 5%, soit un peu moins que celles de 4,5% à 5,5% de 2017. Et ce, malgré le fait que 64,5% de ses ventes proviennent dorénavant de produits à plus de 1,25$ chacun.

Son titre est aussi un peu victime de sa propre réussite. Le bond de 26% de son action en 2016 a poussé son évaluation généreuse à 25,8 fois les bénéfices prévus dans 12 mois.

En outre, depuis l’élection de Donald Trump, les investisseurs s’intéressent davantage aux titres cycliques plus susceptibles de profiter de l’effet espéré des politiques pro-croissance du président désigné.

Rien à redire

La progression trimestrielle de 11,2% des revenus, à 738,7 millions de dollars, a été conforme aux attentes tout comme la marge brute de 39,5% et les dépenses générales en proportion des revenus de 15,8%, note Derek Dley, de Canaccord Genuity.

L’analyste augmente son cours cible d’un an de 108$ à 111$ et assure que le détaillant mérite son évaluation élevée en raison de ses perspectives de croissance très visibles, de l’ouverture annuelle de 60 à 70 magasins, de sa rentabilité hors pair et de la génération de flux de trésorerie élevés.

L’amélioration trimestrielle de 5,1% des ventes comparables du troisième trimestre est notable compte tenu qu’elles se comparent à un trimestre où elles avaient grimpé de 6,4%, indique pour sa part Kenric Tyghe, de Raymond James.

La facture moyenne a augmenté de 5,8%, tandis que le nombre de transactions a baissé de 0,6% parce que l’Halloween est tombée au quatrième trimestre, cette année.

«La marge brute élevée et la croissance de la facture moyenne indiquent que les consommateurs répondent bien au rapport qualité-prix des marchandises à prix plus élevés», évoque Peter Slar, de BMO Marchés des capitaux.

L’entreprise hausse même de 1% les objectifs internes pour sa marge brute annuelle parce qu’elle bénéficie plus qu’elle ne l’avait elle-même prévu des économies d’échelle que procurent ses ventes accrues et de l’achat de marchandises à bon prix en Chine.

L’importateur semble bénéficier d’un rapport de force important dans ses négociations avec ses fournisseurs chinois qui sont avides de ventes, dans une «conjoncture incertaine».

Dollarama gère activement ses marges puisque le détaillant renouvèle de 25% à 30% de ses produits, chaque année.

La société bénéficie aussi des loyers assez stables exigés par ses propriétaires et de salaires et de frais de transport inchangés.

La productivité en magasin continue de s’accroître grâce aux outils technologiques qui améliorent la gestion des horaires et des stocks.

916M$ retournés aux actionnaires

Le détaillant continue de racheter ses actions afin de donner du rendement additionnel à ses actionnaires.

Si la société complétait le rachat de 5% de ses actions d’ici juin 2017, c’est 871 millions de dollars de capitaux qu’elle aura retourné à ses actionnaires.

Au troisième trimestre, Dollarama a racheté 157,8 millions de dollars de ses actions à 100,41$ chacune. À cela, il faut ajouter le dividende annuel de 0,40$ par action.

Puisque le détaillant emprunte pour financer ses rachats, sa dette nette est passée de 869 à 1,2 milliard de dollars, depuis un an. Ses frais financiers ont aussi bondi de 47% à 22 M$ lors des neuf premiers mois de l’exercice 2017.

Bien que la société achète ses actions à un cours qui «excède considérablement leur valeur comptable… la direction estime que le rachat demeure une stratégie efficace pour créer de la valeur pour les actionnaires et qu’il constitue une utilisation adéquate des solides flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation», peut-on lire dans le rapport de gestion.

Dollarama ayant complété la construction de son nouvel entrepôt de 62 M$ à Lachine, ses dépenses en capital diminueront à partir de 2018, ce qui libèrera des fonds excédentaires.

L’entreprise de la famille Rossy dispose déjà de liquidités de 70M$. Elle peut aussi encore emprunter quelque 428 M$ en vertu de sa facilité de crédit (prolongée jusqu’en 2021).

Si le détaillant atteint le bénéfice de 3,49$ par action prévu par M. Linsdell, en 2017, le rendement de 3,4% que lui procure ce bénéfice surpassera ses coûts d’emprunt.

En juillet dernier, Dollarama a notamment émis 525M$ de billets portant intérêt à 2,337%.

L’analyste le plus prudent capitule

Mal à l'aise jusqu'ici à recommander à titre aussi chèrement évalué, M. Linsdell est désormais plus confiant que la société pourra soutenir un bon rythme de croissance, rivaliser les 229 magasins canadiens de Dollar Tree(Nasdaq, DLTR) grâce à la flexibilité que lui procure sa stratégie multi-prix.

M. Linsdell estime que 4,5% des 4000 articles uniques en magasin affichent déjà des prix de 3,50 et de 4$. «C’est signe que ces produits sont bien reçus», dit-il.

La pénétration accrue des cartes de débit (46,6%), l’implantation des appareils de paiement sans contact à la caisse et l’acceptation éventuelle des cartes de crédit continueront de nourrir les ventes et la facture moyenne, dit-il.

En plus, l’analyste a fait passer de 2400 à 3000 magasins le marché potentiel pour les détaillants à bas prix au Canada.

«Cela procure à Dollarama une plus longue piste de décollage», évoque-il, ce qui justifie une évaluation plus élevée.

Pour la deuxième fois en décembre, il augmente donc son cours cible d’un an de 100 à 110$ (90$ le 30 novembre). Le rendement potentiel de 10% justifie une nouvelle recommandation d’achat.

 

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