Dans l'attente d'un plus grand choc

Publié le 25/05/2017 à 16:04

Dans l'attente d'un plus grand choc

Publié le 25/05/2017 à 16:04

Par Jean Gagnon

Un graffitti sur une maison de Brooklyn... (Getty)

Les sceptiques envers le bull market, le marché haussier, ont bien cru que leur moment était venu mercredi dernier. Mais une fois de plus, ce ne fut pas le cas. Il semble maintenant qu’il faudra un choc beaucoup plus grand pour mettre fin à la hausse du marché boursier.

Pourtant, la secousse était de taille la semaine dernière. Le S&P 500 reculait de 1,8 % durant la séance de mercredi. Mais depuis, le marché s’est apprécié chaque jour, et a tout regagné.

Nombreux sont les conseillers et les stratèges qui utilisent maintenant ce rebond pour réaffirmer que les investisseurs ont intérêt à profiter de tout recul pour ajouter à leurs positions. « Buy the dips », disent-ils.

Nick Colas, chef stratège chez Convergex, suggère que les investisseurs profitent de ces moments pour acheter plutôt que de fuir au moindre soubresaut du marché. « Ils devraient continuer plutôt d’acheter des actions jusqu’à ce que nous subissions un choc beaucoup plus grand, tel un chute rapide et instantanée de plus de 2 % », dit-il.

La nomination d’un directeur indépendant pour l’enquête sur les liens entre des membres de l’administration Trump et la Russie a certainement été l’élément déclencheur de la chute des marchés mercredi dernier, croit Mark Lin, associé principal et chef des investissements chez Applied Research, une firme de gestion de portefeuilles récemment créée à Montréal.

Bien qu’importante, la réaction émotive a été de courte durée. L’indice de volatilité VIX, aussi surnommé l’indice de la peur, qui était en bas de 10, a rapidement bondi jusqu’à 16. Mais il est ensuite rapidement revenu à son point de départ.

Mais attention, car une crise politique plus soutenue à Washington va éventuellement causer un renversement des marchés, souligne M. Lin. Surtout que les évaluations boursières sont déjà très élevées, ce qui rend le marché vulnérable, selon lui.

Ces évaluations élevées inquiètent également Scott Wren, stratège chez Wells Fargo Investment Institute. Jumelées à une pression qui s’accentue sur les salaires, ces évaluations boursières feront en sorte que l’indice S&P 500 va reculer d’ici la fin de l’année, selon lui.

En début d’année, le stratège de Wells Fargo présidait que l’indice allait terminer l’année entre 2 230 et 2,330. Et il ne change pas d’idée. « Nous avions prévu que l’indice pouvait passer quelque temps au-dessus de ce niveau et que le sommet serait probablement atteint à la mi-année », dit-il en entrevue CNBC. « L’expansion économique dure depuis un bon moment déjà et pourrait s’essouffler. Nous sommes confortables à l’idée que l’indice clôturera l’année à l’intérieur de notre fourchette », ajoute-t-il.

Le rallye de technos

La performance des gros titres techno n’a certainement pas été étrangère à l’embellie des indices, note Nick Colas. Et elle sera déterminante pour la poursuite du bull market.

La hausse du prix des actions des plus importantes sociétés de technologie a été fulgurante depuis le début de l’année. Apple a gagné 35 %, Amazon et Facebook 28 %, et Alphabet (anciennement Google) 21 %. « Aussi longtemps que ces titres vont maintenir cette tendance, l’ensemble du marché va continuer d’aller plus haut », dit Nick Colas.

Apple pourrait bien à nouveau guider le secteur vers de nouveaux sommets, croit Kulbinder Garcha, analyste chez Credit Suisse. Grâce à l’arrivée du iPhone 8, il prévoit que les bénéfices de l’entreprise en 2018 vont excéder les prévisions actuelles du consensus des analystes qui sont de 10,44 $. Garcha prévoit pour sa part 11,62 $ et son cours cible est de 170 $.

Le nombre d’utilisateur de iPhone a doublé depuis 2013, et le taux de rétention est très élevé. Cela permet de prévoir une augmentation de la demande conjuguée à une hausse du prix pour le nouvel appareil, selon l’analyste.

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?