C'est le temps de réaliser vos pertes en capital

Publié le 18/11/2015 à 22:33

C'est le temps de réaliser vos pertes en capital

Publié le 18/11/2015 à 22:33

Par Dominique Beauchamp

Le rituel annuel du remaniement fiscal des portefeuilles pourrait être particulièrement actif cette année.

Particuliers et professionnels cherchent à réduire la facture d’impôts des gains en capital en vendant des titres qui ont perdu de la valeur afin de réaliser des pertes fiscales qu’ils peuvent ensuite déduire d’autres gains en capital.

La date limite pour vendre des actions à des fins fiscales est le 24 décembre au Canada et le 28 décembre aux États-Unis.

Pour les petits investisseurs, cette pratique ne concerne que les placements détenus dans des comptes imposables et ne s’applique pas au régime d’épargne-retraite (REER), au compte d’épargne libre d’impôts (CELI) ni au fonds enregistré de revenu de retraite (FERR).

Avant de songer à vendre des titres perdants, chaque investisseur individuel doit voir à sa propre planification fiscale, en fonction de la composition qu’il veut donner à son portefeuille.

Les pertes fiscales n’ont de valeur que si elles réduisent des gains en capital et il ne faut pas oublier les frais de commissions.

La règle veut que les pertes en capital d’une année doivent obligatoirement être déduites des gains en capital de la même année.

Si l’investisseur n’a enregistré aucun gain cette année, il peut tout de même reculer de trois ans pour effacer ses gains passés et ainsi récupérer l’impôt payé.

Des pertes enregistrées en 2015 peuvent aussi servir à réduire des gains futurs.

Double motivation pour les fonds communs

Les gestionnaires de fonds communs s’adonnent aussi à cette pratique pour d’autres raisons.

En fin d’année, la plupart d’entre eux tentent d’apparier leurs gains et leurs pertes afin d’éviter ou de réduire la distribution annuelle du fonds.

Les fonds communs versent en effet leurs gains en capital aux porteurs des fonds sous forme d’une distribution par part, entre la mi et la fin de décembre.

Cette année, les gestionnaires sont doublement motivés à réduire la distribution annuelle pour ne pas ajouter l’odieux d’une distribution imposable à une dépréciation de leur fonds d’actions canadiennes, explique Luc Fournier, gestionnaire d’Industrielle-Alliance Gestion de placements.

Le S&P/TSX a perdu 8,2% depuis le début de l’année.

La polarisation des rendements est frappante

Les ventes «fiscales» expliquent pourquoi certains titres perdants de l’année perdent encore de leur valeur en novembre et en décembre.

«Les titres qui ont perdu plus de 20% au 31 octobre sont les plus susceptibles de baisser davantage d’ici le 15 décembre», indique Sid Mokhtari, analyste chez CIBC Marchés mondiaux.

Le climat est particulièrement propice aux transactions fiscales puisque les rendements sont polarisés cette année, note aussi Doug Taylor, analyste chez Canaccord Genuity.

Malgré le recul du S&P/TSX et de 127 de ses titres, les gestionnaires de fonds ont des gains en capital à amortir puisque plusieurs titres se sont aussi appréciés fortement, ce qui a probablement incité certains professionnels à encaisser des gains, en cours d’année, croit aussi Jeff Mo, de Mawer Investment Management.

Si Valeant Pharmaceuticals(Tor., VRX,117,65$) et Amaya(Tor.,AYA,21,66$) ont respectivement dégringolé de 66% et de 46% de leur sommet, tandis que le secteur de l’énergie perdait 20% et celui des matériaux 22% depuis le début de l'année, d’autres titres ont été soulevés par leur valeur refuge ou leur profil de croissance.

Ainsi, Dollarama(Tor., DOL,89,78$) a explosé de 51%, Uni-Sélect(Tor.,UNS,62,71$) de 102%, Stella-Jones(Tor., SJ,51$) de 55%, tandis qu’Alimentation Couche-Tard(Tor.,ATD.B,62,26$) et Metro(Tor.,MRU,38,76$) ont toutes deux bondi de 28% et de 25%. L’action de Quincaillerie Richelieu(Tor.,RCH,71,21$) s’est aussi appréciée de 25%.

Les fournisseurs de logiciels Constellation Software(Tor.,CSU,565,85$) et Enghouse Systems(Tor., ESL,65,62$) ont aussi grimpé de 64% et de 58%, respectivement, depuis le début de l’année.

Vendre avant le 15 décembre et racheter 30 jours après

Prêchant pour leur paroisse, Canaccord Genuity et CIBC font valoir à leurs clients institutionnels les profits qu’ils peuvent capter en vendant des titres perdants avant le 15 décembre, et en rachetant le même panier de titres dans le mouvement de chasse aux aubaines observé en janvier.

Depuis cinq ans, les titres ayant perdu plus de 15% jusqu’au 15 novembre, ont sous-performé le S&P/TSX d’encore 3,9% en moyenne, jusqu’au 15 décembre, indique Canaccord Genuity.

En janvier, ces mêmes titres ont surpassé le rendement de l’indice de 3,6%, en moyenne, pendant ses mêmes cinq années.

En 2014, le panier de titres perdants identifiés par CIBC a perdu 23,5% entre le 31 octobre et le 15 décembre, tandis que le S&P/TSX s’appréciait de 8,5%, pour une valeur ajoutée de 31%, précise le courtier.

Ce même panier de titres a ensuite rebondi de 5,9% en janvier 2015, soit 3% de mieux que l’indice.

Rappelons que l’investisseur doit attendre 30 jours pour racheter des titres vendus pour des raisons fiscales, afin de respecter les règles sur les pertes apparentes.

«Il faut être clair. Les acheteurs reviennent aux titres perdants de l’année précédente seulement si leurs perspectives ont de bonnes chances de s’améliorer», indique M. Fournier, de l’Industrielle-Alliance.

Ce gestionnaire d’actions canadiennes croit que le secteur de l’énergie sera à surveiller au début de 2016 parce qu’il a le potentiel de rebondir, après les ventes «fiscales» de décembre.

La possibilité que le cours du pétrole se cherche un plancher pourrait gagner plus d’adeptes et attirer des acheteurs qui ont fui les ressources depuis 18 mois, dit-il.

Tout rebond du pétrole soulèverait aussi les banques canadiennes puisque les craintes que la récession albertaine nuise à leur portefeuille de prêts s’atténueraient aussi, ajoute M. Fournier.

Dans son rapport, Canaccord Genuity analyse les titres perdants de 2015 en fonction de variables quantitatives et fondamentales et suggère quelques achats potentiels en janvier parmi eux, dont Baytex Energy(Tor.,BTE,6,10$), Valeant, Avigilon(Tor.,AVO,13,10$), Canadien Pacifique(Tor., CP,196,24$) et ATS Automation(Tor.,ATS,12,75$). Consultez la liste complète aux pages 4,5 et 6 du document PDF ci-joint.

Chez CIBC, M. Mokhtari liste 69 titres ayant perdu de 22% à 72% de leur valeur en 2015. Parmi ceux-ci, les titres qui bénéficient de l’appui de la communauté des analystes ont de meilleures chances de rebondir en janvier, indique-t-il.

Dans l’énergie, les titres préférés incluent Nuvista Energy(Tor., NVS,4,22$), Secure Energy(Tor., SES,7,82$), Arc Resources(Tor.,ARX,18,25$), Bankers Petroleum(Tor.,BNK,1,76$) et Newalta(Tor.,NAL,5,44$).

Dans le secteur des ressources, West Fraser Timber(Tor.,WFT,54,19$), Western Forest Products(Tor.,WEF,2,19$), Interfor(Tor.,IFP,12,93$) et Canfor(Tor.,CFP,20,98$) récoltent le plus de recommandations d’achat. Consultez la liste complète aux pages 3 et 4 du document PDF ci-joint. Téléchargez-le ici.

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