Bourse: Ces neuf titres éclopés se relèveront-ils en 2014?


Édition du 21 Décembre 2013

Bourse: Ces neuf titres éclopés se relèveront-ils en 2014?


Édition du 21 Décembre 2013

Par Dominique Beauchamp

L'année 2013 a été faste pour les québécoises, avec un gain de 27,6 % de l'indice Morningstar Québec. Certaines sociétés n'ont pas profité de cette vague haussière, soit parce que leur industrie est mal en point, soit parce qu'elles ont elles-mêmes besoin d'un coup de barre. Se relèveront-elles en 2014 ? Les espoirs sont permis, mais les attentes sont bien tièdes.

GROUPE CVTECH (TOR., CVT, 0,89 $)
Un plan de redressement imminent
Recul en 2013 - 19,3 %

Deux acquisitions avortées, des pertes et un conflit public entre dirigeants et administrateurs ont fait souffrir les actionnaires du spécialiste de la construction et de l'entretien des lignes de transport d'électricité, en 2013.

«CVTech nous a servi beaucoup de turbulences depuis trois ans. Elle oeuvre dans une bonne industrie. Il n'y a aucune raison pour qu'une entreprise de services ne soit pas rentable», dit Guy Le Blanc, de Cote 100.

Cote 100 détient uniquement le titre de CVTech dans son fonds RÉA. M. Le Blanc considère que les investisseurs ont jeté l'éponge à l'égard du titre, qui se négocie sous sa valeur comptable.

«Nous serions toutefois acheteurs de nouvelles actions seulement si nous percevions des changements majeurs, soit dans les résultats, soit au sein de l'équipe de direction.»

Un carnet de commandes en déclin et un bilan affaibli rendent aussi l'entreprise vulnérable à de nouvelles offres d'acquéreurs étrangers qui veulent s'établir au Québec et nuisent à sa propre capacité de réaliser des acquisitions, estime Pierre Lacroix, de Desjardins Marché des capitaux.

CVTech a refusé les avances d'acquéreurs à deux reprises, dont une offre de 1,95 $ par action.

Malgré cette possibilité, M. Lacroix reste prudent. «Ça risque de prendre quelques trimestres pour prouver qu'ils ont repris le contrôle de leurs opérations», dit-il.

MM. Lacroix et Le Blanc attendent de connaître le détail d'un examen stratégique mené en octobre. Celui-ci inclut la réorganisation de ses activités au Canada et aux États-Unis, la centralisation des services administratifs et la percée de nouveaux créneaux. La mise en oeuvre de ce plan sera dévoilée sous peu. Tel que le réclamaient certains actionnaires, CVTech vient de nommer deux nouveaux administrateurs ayant des compétences dans l'électricité et l'ingénierie. Yves Filion a été cadre chez Hydro-Québec pendant 35 ans. Pierre L. Gauthier est président d'Alstom Canada.

M. Lacroix a réduit son cours cible de 1,50 $ à 1,10 $ à la mi-novembre.

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COMINAR (TOR., CUF-U, 18,10 $)
Un retour de la croissance des revenus par propriété attendu
Recul en 2013 - 19,8 %

Cominar pourrait se ressaisir en 2014 si le principal propriétaire immobilier commercial au Québec recommence à afficher une progression de ses revenus par propriété, après deux trimestres de déclin. Cette mesure s'apparente aux ventes comparables des magasins ouverts depuis plus d'un an des détaillants et donne un meilleur portrait des activités courantes, sans l'effet des acquisitions.

«Le moment est venu de livrer des revenus croissants par propriété. Cela pourrait amorcer la récupération de son titre en Bourse», explique Michael Markidis, de Desjardins Marché des capitaux.

Si le fonds de placement immobilier renouvelle comme prévu 75 % de ses baux avec une hausse de 7 à 8 % des loyers en 2013, il devrait y arriver, estime Matt Kornack, de la Financière Banque Nationale. Il veut également voir plus de synergies des acquisitions majeures réalisées en 2012.

«La société a aussi assaini son bilan en prolongeant le terme et en diminuant le coût de sa dette. Le marché ne lui donne pas encore de crédit pour ce refinancement», dit-il.

Comme tous les fonds immobiliers, Cominar doit contrer l'effet boursier de la hausse des taux d'intérêt, dont la conséquence est de freiner l'appétit des investisseurs pour les titres à revenu élevé.

De plus, avec 75 % de ses loyers au Québec, Cominar doit rivaliser pour l'intérêt des investisseurs avec les fonds de l'Ouest canadien, où l'économie se porte mieux qu'au Québec, indique M. Markidis.

Cominar devrait récolter les fruits des investissements importants réalisés pour accueillir les magasins Target à la Place Alexis Nihon à Montréal, au Centre Laval, et à la Place Longueuil.

«La meilleure fréquentation de ces mails attirera des locataires et améliorera le taux d'occupation», prévoit Steve Belisle, gestionnaire de portefeuille pour Investissements Standard Life.

De meilleurs résultats pourraient porter l'action à 20 $ l'an prochain, croit-il. Toutefois, sa hausse sera ensuite ralentie par la conversion de débentures, qui augmentera le nombre d'unités en circulation.

Les fonds récoltés de la conversion pourraient par la suite servir à d'autres acquisitions.

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GROUPE COLABOR (TOR., GCL, 5,00 $)
Un refinancement de sa dette améliorerait sa capacité d'acquisition
Recul en 2013 - 35,4 %

La restructuration du principal distributeur alimentaire du Québec donne déjà des résultats en Bourse, avec un rebond de 69 % depuis le creux de juin.

Colabor rationalise ses entrepôts pour devenir plus efficace face à une concurrence qui s'intensifie. Tout cela à un moment où la croissance des ventes d'aliments aux restaurants est anémique.

L'effet des économies annuelles prévues de 5,5 millions de dollars se fait sentir graduellement, indique Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.

Le cours cible de 5,25 $ de l'analyste laisse entrevoir peu de gains en 2014.

Le titre de la société de Boucherville pourrait toutefois s'apprécier davantage si elle refinançait sa dette encore élevée.

Colabor aurait alors plus de flexibilité financière pour réaliser d'autres acquisitions, dans une industrie en pleine consolidation, estime l'analyste.

En 2013, Colabor a bénéficié d'un coup de main de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui avait acheté 15 M$ d'actions pour appuyer l'achat du distributeur de viandes T. Lauzon.

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