Bourse: voici les gagnants et perdants de 2017

Publié le 31/12/2017 à 10:02

Bourse: voici les gagnants et perdants de 2017

Publié le 31/12/2017 à 10:02

Par Dominique Beauchamp

Voici un survol des dix titres canadiens et québécois qui ont affiché les plus grandes variations au cours de l’année.*

Les Gagnants

Aphria, APH, 18,70$: +271%

Le deuxième producteur canadien de cannabis, avec une valeur boursière de 2,2 milliards de dollars, Aphria profite de l’effervescence entourant l’industrie, six mois avant la légalisation officielle du pot récréatif. Le 4 décembre, Neil Maruoka, de Canaccord Genuity, est passé d’une recommandation neutre à un achat, après que la société ait conclu une entente non exclusive de cinq ans pour distribuer douze produits à usage médical de marque Aphria chez Shoppers Drug Mart, qui attend sa licence de Santé Canada. L’évaluation d’Aphria est chère, reconnaît l’analyste, mais un multiple de 15,1 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2020 se justifie étant donné ses faibles coûts de production. L’analyste a aussi haussé de 8 à 11% son estimation de la part du marché du pot médical d'Aphria. L’action d’Aphria a par contre déjà franchi son nouveau cours cible de 14$.

Canopy Growth, WEED, 29,74$ : +227%

La doyenne la plus internationale de l’industrie émergente du cannabis vogue sur la vague d’euphorie entourant la légalisation du pot récréatif, qui se concrétise après une série d’annonces par les provinces. Le 19 décembre, Canopy a pris pied dans l'un des meilleurs marchés au pays, au Québec, mais aussi l’un des plus compétitifs, prévient Neil Maruoka, de Canaccord Genuity. L’analyste a tout de même relevé son cours cible de 17 à 18,50$, car il prévoit désormais que Canopy s’approprie éventuellement 20% du marché canadien du pot récréatif, au lieu de 17,5% auparavant.

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Au début de décembre, Canopy a aussi annoncé la construction d’une serre de 40000 mètres carrés au Danemark d’où elle compte exporter partout en Europe. À long terme, la capacité de production totale de Canopy pourrait atteindre 400000 kg par année. Avec une valeur boursière de 4 milliards de dollars, des revenus de 116M$ prévus en 2018 et aucun profit avant 2019, M. Maruoka ne recommande toutefois plus l’achat du titre.

Shopify, SHOP, 127,11$: +124%

Jusqu’à maintenant la coqueluche canadienne du commerce électronique a bien résisté aux critiques qui doutent du modèle d’affaires de la société qui finance notamment les clients de sa plateforme de vente. Ces critiques incluent celles du vendeur à découvert Citron Research. Stephen Takacsy, Gestion d’actifs Lester, souligne plutôt l'évaluation gonflée à bloc de 10 fois les revenus, ses déficits et les faibles revenus en proportion de la marchandise vendue du titre de Shopify. Les avertissements divers n’ont pas empêché son fondateur et PDG Tobias Lutke, de devenir le plus récent milliardaire canadien, après que Shopify ait dévoilé le meilleur Vendredi Fou de son histoire. L’année 2018 pourrait être déterminante puisque Canaccord Genuity prévoit que la société dégagera ses premiers flux de trésorerie excédentaires annuels de 800000$US. Les analystes se demandent aussi ce que Shopify compte faire de son encaisse de 926M$US.

Air Canada, AC, 25,88$: +88%

Le titre du transporteur s’est envolé toute l’année, mais il a perdu un peu d’altitude après les résultats du troisième trimestre. Après un bond de 122% en trois ans, grâce à des résultats records et à la bonne tenue de l’économie canadienne, Air Canada est un peu victime de son propre succès. Les résultats du quatrième trimestre influenceront donc sa performance à court terme. Au troisième trimestre, le transporteur n’a pas relevé ses objectifs annuels, en dépit d’une hausse des sièges offerts et des prix. Certains coûts augmentent dont la rémunération à base d’actions. Konark Gupta de Macquarie Research s’attend à ce que les coûts d’exploitation par siège mille disponible déclinent de seulement 0,5 à 1,5% au dernier trimestre de 2017. D’autres analystes craignent plutôt que le titre ait surtout vogué sur une conjoncture facile et que le retour du balancier ne devienne un risque. La société se dit toutefois mieux équipée que jamais pour réagir plus rapidement à la concurrence des transporteurs au rabais et aux fluctuations économiques.

BRP, DOO, 46,51$ : +64%

Malgré la vente d’importants blocs par ses principaux actionnaires, Bain Capital et la famille Beaudoin-Bombardier, ainsi que le risque que Donald Trump déchire l’Accord de libre-échange, le fabricant de véhicules récréatifs a connu une année faste en Bourse. Il faut dire que le fabricant de Valcourt a instauré un premier dividende et a racheté 350M$ ou 8% de ses actions, en 2017. De plus, l’accélération économique un peu partout dans le monde nourrit la demande pour ses jouets pour adultes, tandis que ses nouveaux véhicules côte-à-côte gagnent en popularité. Les Affaires vient d’ailleurs de décerner le titre de PDG de l’année au président José Boisjoly. Steve Arthur, de RBC, jugeait au début de décembre que l’action approchait de sa pleine valeur. Son sommet annuel de 49,92$ date du 11 décembre.

Les Perdants

Eldorado Gold, ELD, 1,82$: - 58%

Le métal jaune est tombé encore un peu plus dans l’ombre de la monnaie virtuelle Bitcoin cette année, malgré sa hausse de 12,6% à 1303$US l’once. Le désintérêt pour l’or a toutefois fait reculer tout le secteur aurifère de 2,6%, en 2017. Avec ses mines en Turquie, en Chine, en Grèce, en Roumanie, en Serbie et au Brésil, Eldorado a un profil plus risqué qui nuit davantage à son titre lorsque l’or brille moins. Surtout qu’un long différend entre la Grèce et la société concernant les pratiques environnementales des gisements Olympias et Skouries se prolonge. Les mines grecques, acquises pour 2 milliards de dollars en 2012, représentent 40% de sa valeur d’actif nette. Eldorado a cessé tous ses investissements dans le pays méditerranéen jusqu’à ce que le processus d’arbitrage concernant les obligations contractuelles de tous et chacun aboutisse.

Crew Energy, CR, 3,15$: - 58%

Comme d’autres petits producteurs de gaz naturel Crew Energy a énormément souffert de la chute du cours albertain du gaz naturel (AECO Station 2) qui a dégringolé de 2,69$ à 0,45$ le Mcp depuis un an. Le surplus de production persiste en Amérique du Nord alors que le gaz canadien s’écoule mal sur les marchés en raison du manque de capacité des gazodus. Le cours déprimé du gaz naturel a obligé la société à abandonner et à reporter certains projets de croissance à long terme, ce qui a fait fuir certains investisseurs, explique Joe Lévesque, de BMO Marchés des capitaux. Les investisseurs portent plus d'attention aux bilans des producteurs les plus fragiles et tentent de flairer le potentiel de fusions nécessaires pour venir à bout des surplus. Painted Pony Energy(PONY, 2,59$) et Bellatrix Exploration(BXE, 2,38$) ont connu le même sort que Crew.

Precision Drilling, PD, 3,81$: -48%

La société a beau être l’un des foreurs à contrat les plus aimés de son industrie, grâce à la qualité des services de forage qu’il offre aux producteurs canadiens, américains et du Moyen-Orient, son titre n’a pu échapper au déclin des projets dans son industrie. Même si son action se négocie à 70% de la valeur de remplacement de ses actifs, il faudra que son bénéfice d’exploitation s’accélère à nouveau pour que la société prenne du mieux en Bourse, croit Michael Mazar, de BMO Marchés des capitaux. Le retour de cours durables de 60 à 65$US pour le baril de pétrole West Texas triplerait spn cours en Bourse, avance l'analyste. Pour l'instant, M. Mazar place son cours cible à 6$.

Home Capital, HCG, 17,31$: -45%

Malgré le sauvetage de nul autre que Warren Buffett, dont la société a 20% des actions, le prêteur hypothécaire ne s’est jamais remis des accusations de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario lui reprochant d’avoir trompé les investisseurs dans sa gestion du scandale des demandes de prêts frauduleuses. Si le prêteur est rentable et sa haute direction est remaniée, les volumes de nouveaux prêts restent nettement inférieurs aux attentes, indique Phil Hardie de Banque Scotia. Il est difficile d’imaginer un revirement rapide au moment où les autorités mettent tout en œuvre pour ralentir la surchauffe immobilière, ce qui réduit le bassin d’acheteur de résidences. Le 11 décembre, le fonds d’investissement privé West Face a aussi déposé une poursuite de 70 M$ contre Home Capital et trois de ses ex-dirigeants pour avoir masqué sa véritable situation l’empêchant ainsi de profiter de ses ventes à découvert en 2013. L’action a presque triplé depuis le creux annuel de mai, mais elle reste bien en deça du record de 55,94$ établi en août 2014.

Prometic, PLI, 1,30$: -42%

La biopharmaceutique lavalloise accumule les succès auprès de l’autorité américaine de la santé. Elle a obtenu une deuxième désignation de médicament orphelin, cette fois pour l’utilisation du Ryplazim en tant que traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique. Pourtant, l’action connaît un fort recul. Les investisseurs redoutent probablement les capitaux dont la société aura besoin pour fonctionner après le deuxième trimestre de 2018, explique Alan Ridgeway, de Banque Scotia. Cet analyste prévoit un premier profit au début de 2019, soit au moment de l’homogolation de l’immunoglobiline intraveineuse. Il estime toutefois que la société aura besoin de 75M$ d’ici là pour faire le pont entre ces deux jalons. Neil Maruoka, de Canaccord Genuity prévoit deux catalystes l’an prochain qui pourraient soulever le titre à 4$: le feu vert de la FDA pour commercialiser le Ryplazim, ainsi qu’un partenariat pour avancer les longues études cliniques du PBI-4050.

* en date du 22 décembre.

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