Bourse: 10 thèmes à explorer en 2018

Publié le 29/11/2017 à 16:57

Bourse: 10 thèmes à explorer en 2018

Publié le 29/11/2017 à 16:57

Par Dominique Beauchamp

Au moment où les grands ténors de Wall Street multiplient les avertissements pendant que la fièvre Bitcoin et le soudain déclin des Facebook de ce monde échauffent les nerfs, Vincent Delisle, stratège Banque Scotia se jette dans l’arène avec ses prévisions annuelles.

L’an dernier, le prévisionniste avait vu juste avec l’accélération économique mondiale et le rebond des profits, ainsi que la remontée des cours des matières premières.

Les gains boursiers ont toutefois surpassé ses attentes tandis que la hausse des taux plus modérée que prévu a déjoué ses prévisions.

M. Delisle se positionne pour les dernières manches du cycle économique et boursier et s’attend à des conditions moins roses pour les marchés l’an prochain.

Le stratège devient aussi plus vigilant pour détecter tout indicateur de renversement de tendance tant sur le plan économique que technique.

Pour simplifier l’interaction parfois complexe entre les facteurs macroéconomiques et la Bourse, M. Delisle découpe ses perspectives en dix thèmes pour une neuvième année de suite.

Les voici.

1- L’élan économique se modérera en 2018

À l’inverse de la trajectoire observée en 2016 et en 2017, l’économie mondiale risque de perdre de son erre d’aller l’an prochain. Après tout, les indicateurs d’activité économique PMI sont déjà à un sommet de six ans et devraient retrouver un rythme de croisière plus normal.

Par ricochet, la progression des bénéfices ralentira par rapport à la cadence de plus de 10% observée en 2017. Le risque de récession reste négligeable pour l’instant et M. Delisle surveillera les nouvelles demandes de prestations d’assurance-chômage pour voir venir un point de retournement.

2- L’inflation se fera un peu plus sentir en 2018

Le resserrement du marché du travail, une économie qui fonctionne plus près de son plein potentiel ainsi que la hausse des cours du pétrole se conjugueront l’an prochain pour faire monter modérément le taux d’inflation.

Bien que la hausse potentielle de l’indice des prix reste relativement bénigne, le changement de direction pourrait secouer la psychologie des investisseurs.

3- La hausse des taux pourrait réveiller la volatilité et rétrécir le nombre de secteurs et de titres à la hausse

L’indice de volatilité VIX, aussi appelé baromètre de la peur, terminera certainement l’année 2018 à un niveau plus élevé que son cours-plancher actuel. Les industries qui profitent de la hausse des taux, telles que la finance et le secteur industriel devraient performer le mieux.

M. Delisle continue de préférer les actions aux obligations, mais il recommande plus d’encaisse en portefeuille (6%) qu’en 2016 et en 2017 étant donné que le rapport risque-rendement sera moins favorable l’an prochain.

4- Le dollar américain continuera son repli en 2018

À mesure que les rendements des obligations souveraines des pays développés se rapprocheront un peu plus des rendements américains, l’indice DXY du billet vert par rapport à un panier de six autres devises devrait passer de son niveau actuel 93 à 90. Et toute cassure dans cette tendance amènerait le billet vert plus bas.

Une Banque centrale européenne moins accommodante que prévu diminuerait l’écart entre les taux allemand et américain, ce qui gonflerait l’euro. Tout indique aussi que la Banque du Japon pourrait cesser de faire cavalier seul avec ses taux de 10 ans ancrés à zéro et ses rachats massifs de titres ferait aussi monter le yen.

5- Les matières premières devraient rester fermes, mais le leadership changera

La modération des indicateurs PMI et un dollar américain plus faible devraient favoriser l’or par rapport au cuivre plus tard dans l’année. Pour 2018, M. Delisle préfère dans l’ordre l’or, le baril de pétrole West Texas et le cuivre.

6- Préférence aux marchés EAEO par rapport aux États-Unis parmi les pays développés et à l’Amérique latine par rapport aux marchés émergents d’Asie. Parmi les pays développés, les Bourses de l’Europe et du Japon sont plus attrayantes que celles des États-Unis parce qu’ils sont moins chèrement évaluées alors que la reprise encore jeune des bénéfices offre plus de potentiel.

Les mêmes facteurs expliquent la préférence pour les marchés d’Amérique latine par rapport aux marchés émergents d’Asie. Un cycle économique qui avance en âge favorise les marchés plus cycliques tels que les indices S&P/TSX de Toronto, Bovespa au Brésil et Ipsa du Chili qui offrent généralement de meilleurs gains lorsque les taux montent et que le dollar américain faiblit.

7- Aux États-Unis, les titres à faible capitalisation, continueront de perdre pied

Les titres à faible capitalisation, représentés par l’indice Russell 2000, devraient encore une fois une performance inférieure aux grands indices et aux titres à capitalisation l’an prochain.

Une évaluation et un endettement plus élevé que leurs grandes cousines leur seront défavorables dans un environnement plus volatil. Les grandes multinationales profitent plus de la croissance mondiale synchronisée et d’un dollar plus faible.

8- Au Canada, les PME pourraient surprendre

En 2017, les titres canadiens à faible capitalisation, représentés dans l’indice S&P/TSX SmallCap, ont nettement déçu. 2018 pourrait leur sourire davantage, car l’avancée du cycle économique, la croissance mondiale, des prix fermes pour les matières premières et un peu plus d’inflation favorisent historiquement la performance relative du S&P/TSX Small Cap par rapport à l’indice de S&P/TSX 60.

9- Il est temps de surveiller les fissures techniques du marché haussier

Tenter de prédire le sommet pour sortir du marché pour pourrait s’avérer un exercice périlleux si le mouvement haussier se prolonge en 2018. Deux indicateurs techniques de renversement de tendance peuvent toutefois servir de drapeaux jaunes ou rouges aux investisseurs.

M. Delisle voit un signal de prudence si le S&P 500 glissait sous l’appui de sa tendance haussière depuis 2016, de 2455, ou si la moyenne mobile de 50 jours du même indice tombait sous celle de 200 jours. Dans l’intervalle, le mouvement reste est haussier par défaut.

10- La hausse des taux favorise certains styles de placement plus que d’autres

Les sociétés cycliques qui versent de bons dividendes sont les titres dont la performance est la plus susceptible de surpasser celle du marché, dans une hausse des taux, selon une analyse quantitative. Les titres sous-évalués tirent aussi bien leur épingle du jeu lorsque les taux d’intérêt remontent, suggère cette même analyse. Le cumul des hausses des taux pourrait dresser un obstacle l’an prochain devant le leadership des titres de croissance dont les revenus et les profits augmentent le plus, les championnes du mouvement haussier jusqu’ici.


Voici les cibles et gains potentiels pour les Bourses du continent, à la fin de 2018 :

S&P/TSX/17400/+ 8,9%

S&P 500/2750/+ 4,8%

Mexique-Bolsa/50000/+ 5,1%

Brésil-Bovespa/80000/+9,8%

Chili-Ipsa/5600/+9,9%

 

Et voici la répartition de son portefeuille institutionnel modèle :

 

Actions/62%

Canada/6,5%

États-Unis/17%

Europe de l’Ouest/16%

Japon-Australie/11%

Pays émergents d’Asie/7%

Amérique latine/4,5%

 

Obligations/32%

Gouvernementales/22%

De sociétés/10%

 

Encaisse/6%

 

 

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