Bonnes nouvelles pour le prix du chocolat, mauvaises pour le café

Publié le 22/07/2016 à 10:43

Bonnes nouvelles pour le prix du chocolat, mauvaises pour le café

Publié le 22/07/2016 à 10:43

Par AFP

Le cacao a creusé ses pertes cette semaine, lesté par des perspectives dégradées sur l'offre et la demande tandis que le café s'est stabilisé après une spectaculaire ascension portée par les fonds d'investissement et que le sucre s'est très légèrement repris.

Le cacao souffre d'une demande en berne

Les prix du cacao ont nettement baissé cette semaine, lestés par des prévisions de bonne récolte d'ici la fin de l'année et par des craintes pour la demande.

Le cours de la fève brune est ainsi tombé vendredi à Londres jusqu'à 2.344 livres, un minimum en trois semaines, tandis qu'il a enregistré le même jour à New York un plus bas en près de trois mois et demi, à 2.875 dollars.

"Les cours des contrats à terme sur le cacao à Londres ont chuté la majeure partie de la semaine (à l'exception d'une hausse marginale lundi et d'un rebond au début des échanges européens vendredi) sur fond de demande mondiale faible et d'une livre britannique en légère hausse face au dollar", a expliqué à l'AFP Sébastien Marlier, analyste matières premières chez The Economist Intelligence Unit.

En outre, selon Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, la récolte plus modeste de mi-saison semble avoir été désormais entièrement intégrée aux prix du marché alors qu'une production plus importante est attendue lors de la prochaine récolte qui débutera plus tard cette année.

Ainsi, "bien que les inquiétudes du marché concernant les conséquences de conditions météorologiques défavorables sur la production devraient persister jusqu'à la fin de 2016, on s'attend à ce que la faiblesse de la consommation de cacao perdure, rendant une progression durable (des prix) improbable", a estimé M. Marlier.

Le café temporise après d'importants achats spéculatifs

Les cours du café ont évolué dans de très faibles marges cette semaine, consolidant leurs gains après avoir atteint vendredi dernier des plus hauts en respectivement 16 et 17 mois à Londres et New York.

Pour Alex Boughton, courtier de matières premières agricoles chez Sucden Financial, la hausse des prix du café ces derniers mois est due en grande partie à des achats réalisés par des fonds d'investissement.

"Le mouvement est en légère perte de vitesse désormais car les fondamentaux (de l'offre et de la demande de ce marché) sont devenus trop éloignés" de ces mouvements spéculatifs, a-t-il expliqué à l'AFP.

En effet, selon le courtier, il n'y a pas de véritable raison, du point de vue des fondamentaux, pour que les prix de l'arabica aient atteint de tels sommets alors que le Brésil "a produit une récolte exceptionnelle, dont 51% ont été collectés".

"Je pense que les fonds ne veulent pas que ce marché continue à trop monter et cherchent une excuse pour abandonner leurs monumentales positions longues nettes (soit des positions acheteuses, NDLR) mais doivent se montrer astucieux dans la façon de se retirer", a conclu M. Boughton.

Le sucre en voie de consolidation

Le sucre a tenté de rebondir cette semaine, après avoir connu des plus bas en respectivement un mois et trois semaines à Londres et New York, sans pour autant concrétiser, terminant la semaine en légère baisse.

Alors qu'il avait atteint vendredi dernier un Londres un plus bas depuis le 14 juin, le sucre est tombé ce lundi à New York jusqu'à 19,13 cents, un minimum depuis le 27 juin.

"Étant donné le schéma actuel de l'offre et de la demande (sur le marché du sucre), nous ne voyons aucune raison pour que les prix grimpent beaucoup plus et encore moins qu'ils testent les plus hauts de la saison 2010/2011 (avec un prix du sucre brut à New York) de plus de 35 cents la livre", a souligné Sébastien Marlier.

Selon l'analyste, le marché continuait en outre à ignorer un certain nombre de facteurs baissiers, en particulier la possibilité qu'une production plus élevée de sucre au Brésil, en Europe et dans la Communauté des États indépendants (CEI) en 2016/2017 conduise à un déficit de l'offre moins important que ce qui est anticipé par beaucoup.

Toutefois "ces facteurs, combinés à un ralentissement probable de la demande du principal importateur, la Chine (ainsi que quelques autres acheteurs qui rechignent à des prix mondiaux qui ont augmenté de jusqu'à 70% depuis leurs plus bas de février 2016), devraient conduire à une certaine stabilisation des prix dans les mois à venir", a jugé M. Marlier.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en septembre valait 1.798 dollars vendredi à 13H40 GMT, contre 1.857 dollars le vendredi précédent à 10H00 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en septembre valait 143,10 cents, contre 153,85 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 532,90 dollars, contre 542,60 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 19,35 cents, contre 19,81 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en septembre valait 2.390 livres sterling, contre 2.462 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 2.902 dollars, contre 3.117 dollars sept jours plus tôt.

 

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