Bombardier, le capital de sympathie est-il épuisé?

Publié le 16/01/2015 à 11:17

Bombardier, le capital de sympathie est-il épuisé?

Publié le 16/01/2015 à 11:17

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Bombardier (Tor., BBD.B) a-t-elle finalement épuisé tout le capital de sympathie qu’elle avait auprès des investisseurs québécois? À voir la chute du titre depuis jeudi matin, il est probable que la réponse à cette question soit positive.

«On est venu à bout de notre patience», confie Luc R. Fournier, gestionnaire de portefeuilles à l’Industrielle Alliance. «Nous souhaitons ardemment que la compagnie survive, mais comme investisseur institutionnel, nous ne pouvions plus justifier de détenir ce titre. On a dû laisser tomber, question de crédibilité.»

Pour un gestionnaire de portefeuilles, la décision d’investir dans un titre repose sur un scénario qui permettra le succès de l’entreprise, explique M. Fournier. Dans le cas de Bombardier, c’était l'éventuel décollage de la famille d'avions CSeries. Or, au moment où le développement fait face à de nombreux défis, voilà que d’autres divisions ont également beaucoup de problèmes. «Ça ne sent pas bon», dit-il

Lisez l'analyse de François Pouliot: Bombardier, ça chauffe

Plusieurs tentatives de redressement du titre de Bombardier ont échoué dans le passé.

Le titre avait atteint un sommet de 25$ en 2000-2001 alors que l'avionneur se voyait attribuer des commandes records pour ses appareils commerciaux CRJ et qu’il faisait en même temps l’acquisition d’ADtranz, le géant allemand dans la fabrication de transport sur rail.

Mais un ralentissement économique allait s’amorcer peu près, que l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 est venu exacerbé. En moins de deux ans, le cours de l’action de Bombardier est passé de 25$ à 3$.

Le marché haussier de 2005 à 2008 a permis au titre de remonter jusqu’à 9$, mais la crise financière a mis fin brusquement à cette remontée. Une autre tentative en 2009 a également avorté à 7$. Au cours des trois dernières années, le titre a oscillé entre 3$ et 5$.

Sous l'angle technique

Est-ce que cela qualifie Bombardier de bulle qui aurait éclaté il y a près de 15 ans?

Malgré la montée parabolique suivie d’une baisse également parabolique qui caractérisent les bulles, on ne doit pas qualifier Bombardier de bulle, croit Monica Rizk, analyste senior chez Phases & Cycles, une firme de gestion Montréal, spécialiste de l’analyse technique.

Depuis 2005, le titre de Bombardier est entré dans une longue période de consolidation ponctuée de tentatives de relance intéressantes, croit plutôt l’analyste. Contrairement à Nortel, Bombardier existe toujours. « La chute parabolique du titre s’est produit il y a bien longtemps », dit-elle.

Mais elle ne doute pas que les prochains jours constitueront un test important pour le titre. Le point de support de 3 $ doit tenir, selon elle. Qui plus est, le titre a entamé la séance de jeudi avec un important écart à la baisse relativement au prix de clôture de la veille. Pour se remettre sur pieds, le titre doit maintenant rapidement remonter et combler cet écart.

Mais ce pourrait être très difficile compte tenu que l’entreprise ne peut plus compter sur beaucoup de capital de sympathie.

 

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