Bombardier: les Beaudoin-Bombardier prêts à abandonner le contrôle?

Publié le 28/10/2015 à 13:03

Bombardier: les Beaudoin-Bombardier prêts à abandonner le contrôle?

Publié le 28/10/2015 à 13:03

Par lesaffaires.com

Photo: Bloomberg

Tandis que Québec devrait confirmer jeudi une aide financière à Bombardier(Tor., BBD.B), un analyste croit qu’il est plus probable que jamais que la famille Bombardier-Beaudoin accepte de céder sa participation de contrôle dans la multinationale montréalaise.

Si les probabilités étaient faibles il y a encore six mois, il apparaît plus plausible que la famille fondatrice de Bombardier accepte de se départir des actions de catégorie A qui lui assurent 54% des votes, en raison des besoins de liquidités importants de l’avionneur, estime Walter Sparcklin, analyste de RBC Marchés des capitaux.

Dans une note publiée mardi, M. Sparcklin réfléchit sur ce scénario après une année tumultueuse pour l’entreprise. Il met entre autres en relief les surprenantes négociations entre Bombardier et Airbus, dont l’objet était probablement la vente d’une participation majoritaire du CSeries à l’avionneur européen. Une participation, qui, à ses yeux, représentait l'avenir de l’entreprise.

Compte tenu du fait que la famille Beaudoin-Bombardier a diversifié ses investissements dans des activités non liées à la multinationale, dont dans BRP et Ciment McInnis, elle serait selon l’analyste plus encline à se départir de sa participation de contrôle.

Scénario optimiste: 4,35$ par action

Pour l’essentiel, si la famille venait à vendre ses actions avec droits de vote, le titre pourrait offrir un fort potentiel haussier, car Bombardier pourrait faire grimper les enchères auprès des nombreux acheteurs intéressés par des actifs que l’analyste juge de grande qualité.

Dans son scénario le plus optimiste, M. Sparcklin établit la valeur de l’action de Bombardier à 4,35$. Pour parvenir à ce résultat, il additionne une valeur pour les différents segments de l’entreprise, soit le CSeries, la division Transport, le programme Global, etc. Il ajoute à cette somme les liquidités détenues par la société. Au final, il en soustrait la dette et les montants réservés pour les fonds de pension des employés.

Son scénario le plus pessimiste advenant le retrait de la famille Bombardier-Beaudoin de l’actionnariat de contrôle attribue une valeur totale de 1,61$ par action.

Un sujet chaud

La question du contrôle de Bombardier a déjà fait grand bruit plus tôt cette année, lorsque Bombardier a mené un financement de 1,1G$ en février. Le Globe & Mail a publié plusieurs articles ce printemps et cet été sur la question. Il a notamment mentionné que la Caisse de dépôt et placement avait imposé pour condition que le nombre de votes attachés aux actions de contrôle soit abaissé de 10 à 6 par titre pour y participer. Lisez le blogue que François Pouliot avait publié à ce sujet.

Puis en juillet, le quotidien torontois est revenu sur ce sujet chaud en citant une source anonyme selon laquelle des changements à la structure double de l'actionnariat de Bombardier représentait un obstacle majeur pour bien des investisseurs et bailleurs de fonds.

Le chroniqueur vedette du Globe and Mail, Eric Reguly, en a rajouté il y a trois semaines en affirmant qu’il était plus que temps d’éliminer la double structure d’actions.

On ne sait pas encore si la Caisse de dépôt jouera un rôle dans la coentreprise que Québec devrait former avec Bombardier, selon ce qu’avance le Financial Post. Si tel est le cas, la question du contrôle pourrait revenir à l’avant-scène.

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