BCE : les hausses de dividendes en danger, selon un analyste

Publié le 19/10/2012 à 16:41, mis à jour le 19/10/2012 à 16:56

BCE : les hausses de dividendes en danger, selon un analyste

Publié le 19/10/2012 à 16:41, mis à jour le 19/10/2012 à 16:56

Par Dominique Beauchamp

Photo:Bloomberg

George Cope, le président de BCE a raison bien raison de fulminer contre le rejet de son projet d’acquisition d’Astral Media, car il met en danger la hausse régulière promise par la société.

Reconnue pour ses positions tranchées, la firme de recherche indépendante Veritas Research recommande à ses clients de vendre l’action de BCE, dans la foulée de l’échec de l’achat d’Astral Média.

« De toute évidence, un rejet par le CRTC ne faisait pas partie des calculs de BCE. Dans l’appel conférence du deuxième trimestre, les dirigeants de BCE avaient indiqué que l’achat d’Astral, et ses flux de trésorerie de 0,16 $ par action prévue pour 2013, avait contribué à la hausse hâtive de 0,10 $ par action du dernier dividende en août », fait valoir Neeraj Monga, analyste de Veritas.

Sans les flux de trésorerie de 125 millions d’Astral, BCE aura du mal à augmenter son dividende davantage au cours des douze prochains mois, à moins d’augmenter la part déjà élevée de ses bénéfices qu’elle distribue à ses actionnaires.

Sans Astral, les flux de trésorerie de BCE diminuent de 2,55 à 2,42 milliards de dollars et font passer de 69 à 73 % la part de ses bénéfices que BCE distribue en dividendes.

« L’achat d’Astral Media aurait gonflé les flux de trésorerie de BCE en 2013 de 5 %, ce qui aurait soutenu sa politique d’une hausse annuelle du même ordre de son dividende », ajoute M. Monga.

L’action de BCE a beaucoup profité de l’attrait de son dividende de 5,2 % et de la perception qu’il augmenterait régulièrement année après année. Avec 125 millions de dollars de flux en moins et des frais de résiliation de 150 millions à verser à BCE, il sera plus difficile pour la société de relever son dividende à l’avenir ».

L’achat d’Astral aurait aussi diminué en apparence les dépenses en capital de BCE par rapport à ses revenus à 16 %, un ratio d’intensité de capital jugé modeste et rassurant pour les actionnaires de BCE.

Cela s’explique par le fait qu’Astral aurait apporté un milliard de revenus et dépense seulement 60 millions de dollars en immobilisations.

Or, BCE est justement au cœur d’un important programme de dépenses. Elle doit accélérer le rythme de déploiement de son nouveau service de télévision IP, dont le taux de pénétration chez ses clients n’est que de 7 %.

Sa rivale Telus est plus avancée et pourra bientôt augmenter les tarifs pour son propre service de télévision IP et ainsi récupérer une partie de ses investissements.

« La pression de ces dépenses en immobilisation deviendra plus visibles pour ses actionnaires l’an prochain, au moment où son taux d’imposition et les contributions que BCE dépose pour renflouer ses caisses de retraite augmentent », explique M. Monga.

Astral aurait aussi diminué, de 60 à 50 % la part des revenus que titre BCE de son service filaire en déclin.

« BCE a d’importantes dépenses en capital devant elle à faire, qui pèseront sur ses marges à mesure qu’elle ajoutera des abonnés à son service de télévision IP. Les bénéfices d’Astral ne pourront pas atténuer ces pressions », conclut-il.

Son modèle d’évaluation donne une valeur de 41 $ à l’action de BCE, soit 4,3 % de moins que son cours actuel.

L’action de BCE a reculé de 1,7 % à 42.86 $ aujourd’hui.

 

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