Banques : les meilleurs titres pour traverser la tempête


Édition du 05 Septembre 2015

Banques : les meilleurs titres pour traverser la tempête


Édition du 05 Septembre 2015

Par Jean Gagnon

[Photo : Shutterstock]

Les vacances sont dans le rétroviseur de la plupart des investisseurs ; nous voici maintenant à la rentrée, un bon moment pour revoir son portefeuille. Un fait ne manquera pas de capter leur attention : les titres des banques canadiennes ont perdu 7 % en moyenne depuis le début de 2015.

La grande majorité des investisseurs canadiens détiennent des actions de banques. Depuis plusieurs années, elles comptent parmi les titres à dividende qui ont offert la meilleure performance. Dans ce cas, comment réagir à ce recul ?

Les Affaires a posé la question à plusieurs gestionnaires réputés et à certains analystes qui suivent le secteur depuis longtemps. La plupart croient que les banques canadiennes continueront de bien récompenser leurs actionnaires. Ceux-ci devront toutefois être patients. Les perspectives sont bonnes, mais à long terme. Pour ce qui est de celles à court terme, plusieurs analystes ont exprimé des doutes. La route pourrait bien être cahoteuse, un peu à l'image de ce que connaîtra l'économie canadienne.

La croissance des prêts ralentit

Consentir des prêts reste l'activité première des banques. Pour estimer la capacité de celles-ci à accroître leurs bénéfices, il faut examiner le volume d'affaires et les marges bénéficiaires, explique Claude Boulos, associé et gestionnaire de portefeuille chez Selexia.

La chute du prix du pétrole nuit grandement à l'économie canadienne. Au cours des cinq premiers mois de 2015, le PIB canadien a été négatif.

En ajoutant à cela l'endettement des consommateurs, on peut facilement s'attendre à une croissance moins robuste des prêts. Elle devrait se limiter à 2 ou 3 % au cours des prochains trimestres, estime M. Boulos.

Cela, sans compter l'immobilier, où la hausse des prix constitue une ombre au tableau. Tôt ou tard, ce secteur subira une correction. Quand l'impact se fera-t-il sentir ? «Difficile à dire, mais il pourrait être très négatif éventuellement», indique le gestionnaire. Les marges bénéficiaires, quant à elles, seront sous pression. Au moment où les taux d'intérêt sont déjà très bas, la réduction du taux directeur de la Banque du Canada le 15 juillet laisse peu d'espoir aux banques de profiter de taux plus élevés à court terme.

Cette décision de la banque centrale a accentué la volatilité des prix des actions des institutions financières canadiennes, observe Peter Routledge, analyste à la Financière Banque Nationale. Elles ont chuté de 4 à 7 % durant les deux semaines qui ont suivi l'annonce. Elles ont à peu près tout regagné au cours des sept séances suivantes. Mais elles ont ensuite repris une nette tendance à la baisse.

Provisions pour pertes à un creux

Si la croissance des prêts risque de limiter l'augmentation des bénéfices des banques, les pertes sur prêts pourraient également ajouter au problème. C'est que les provisions pour pertes sont actuellement à des creux historiques, soulignent Denis Durand et Bernard Gauthier, tous deux associés principaux chez Jarislowsky Fraser. «Si l'économie se détériore encore beaucoup à cause du choc exogène que constitue la chute du prix du pétrole, les pertes sur prêts vont augmenter de façon importante», disent-ils.

À la une

Les proches aidants, l’angle mort de l’équilibre travail-famille

Mis à jour il y a 25 minutes | Catherine Charron

RHÉVEIL-MATIN. Les employeurs semblent mal comprendre leur réalité.

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

Il y a 59 minutes | Denis Lalonde

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Explosions en Iran: un ministre israélien critiqué pour avoir incriminé Israël

06:18 | AFP

Ni l'armée ni le gouvernement n'avait commenté à la mi-journée les explosions rapportées en Iran et attribuées à Israël.