Banque Royale: si le passé était garant du futur

Publié le 26/08/2016 à 12:41, mis à jour le 12/09/2016 à 11:21

Banque Royale: si le passé était garant du futur

Publié le 26/08/2016 à 12:41, mis à jour le 12/09/2016 à 11:21

Par Jean Gagnon

Photo: Bloomberg

Il y a 20 ans, on pouvait acheter les actions de la Banque Royale(Tor., RY) à environ 8$ si l’on tient compte des fractionnements. À l’époque, l’action se négociait à environ 32$, mais celle-ci A été fractionnée 2 pour 1 à deux reprises, soit en 2000 et en 2006, si bien que l’acheteur en détient maintenant 4000, ce qui ramène le coût de 1000 actions il y a 20 ans à 8$. Au lendemain de la publication de résultats records pour le troisième trimestre cette semaine, le cours de l’action touchait 83$, un sommet historique.

Et ce n’est pas tout. Un investisseur qui aurait acheté 1000 actions de la banque il y a 20 ans, soit un investissement d’à peine 32 000$, aurait reçu depuis plus de 120000$ en dividendes compte tenu qu’il possède maintenant 4000 actions. Stephan Buu, analyste chez CTI Capital estime que le titre de la Banque Royale a généré un rendement total de 15,8% sur une base annuelle depuis 20 ans.

L’avoir su, bien des gens auraient certainement concentré leurs investissements dans ce titre et auraient ainsi évité les écueils que leur réservaient les Nortel, Bre-X et Bombardier de ce monde.

Mais que nous réserve l’avenir?

Une telle performance pourra-t-elle se réaliser à nouveau au cours des 20 prochaines années? Car si c’était le cas, pourquoi se casser la tête à gérer son portefeuille et ne pas simplement tout mettre dans la Banque Royale.

Approcher toute question sous l’angle que le passé est garant du futur, cela vaut en histoire et en philosophie, mais pas en investissements, prévient d’entrée de jeu Daniel Chartier, conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins.

Pour l’industrie bancaire canadienne, c’est le ciel bleu depuis les années 81-82, rappelle M. Chartier. La crise des taux d’intérêt à l’époque avait mis la table pour une consolidation de tous les services financiers et fiduciaires entre les mains des banques.

Et à la suite du krach boursier de 1987, les banques ont ensuite fait main basse sur l’industrie du placement et de la gestion de patrimoine en achetant et en consolidant la presque totalité des grands et petits courtiers en valeurs mobilières.

Pendant tout ce temps, la Banque du Canada veillait au grain, s’assurant de doter le Canada d’une structure bancaire oligopolistique à toute épreuve. C’est pourquoi les banques canadiennes se sont si bien relevées de la crise financière de 2008.

«Les banques canadiennes constituent encore un bon placement, mais il serait simpliste de croire qu’elles vont assurer une telle croissance du capital au cours des 20 prochaines années», dit Daniel Chartier.

«Le rendement spectaculaire de la Banque Royale a placé la barre très haut, et il sera difficile de répéter ce rendement», ajoute Stephan Buu. Le paysage concurrentiel s’est intensifié au cours des dernières années avec l’émergence des nouvelles compagnies financières technologiques. «Le rendement futur des titres bancaires déprendra principalement de la façon dont les banques se positionneront face aux nouvelles technologies et de leur capacité d’innover continuellement afin de faire face à une nouvelle concurrence non-conventionnelle», dit l’analyste de CTI Capital.

Et c’est sans compter que les banques auront à composer au cours des prochaines années avec un environnement législatif plus difficile, explique David Caron, gestionnaire de portefeuilles chez Industrielle Alliance. «À court terme, les résultats sont bons, mais il faut être prudent à plus long terme, car les règles concernant le capital se sont resserrées», dit-il.

De plus, la rentabilité des banques a été soutenue ces dernières années par des efforts de rationalisation au chapitre des coûts qui ne se répéteront pas nécessairement au cours des prochaines années, suggère M. Caron.

Par ailleurs, prétendre que l’on peut assurer une forte croissance de son portefeuille à partir d’un seul titre constitue une attitude plutôt arrogante et une stratégie qui ne laisse certainement aucune place à l’erreur, estime Daniel Chartier.

«Malgré le succès des banques, il faut conserver un esprit critique et ne pas délaisser les grands principes de la construction d’un portefeuille», dit-il. «Une sage répartition de l’actif ajustée en fonction des besoins de l’investisseur et de la conjoncture économique demeure la recette idéale.»

À la une

Bourse: Wall Street finit en hausse, record pour l’indice S&P 500

Mis à jour le 27/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a gagné près de 200 points mercredi.

À surveiller: CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP

27/03/2024 | Denis Lalonde

Que faire avec les titres de CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 27 mars

Mis à jour le 27/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.