Banque Laurentienne: 5 points à retenir de la conférence avec les analystes

Publié le 01/06/2018 à 15:39

Banque Laurentienne: 5 points à retenir de la conférence avec les analystes

Publié le 01/06/2018 à 15:39

Par Stéphane Rolland

La Banque Laurentienne a dévoilé des résultats meilleurs que prévu au deuxième trimestre 2018 (terminé en avril) tandis que l’audit sur les prêts problématiques et le plan de transformation soulèvent des questions. Voici cinq points à retenir sur la conférence téléphonique avec les analystes.

1. L’impact des négociations avec les syndicats

La direction a identifié les négociations avec ses employés syndiqués comme un vent contraire qui retarde son plan de transformation. «Depuis deux ans, nous avons fusionné plusieurs succursales, mais nous n’en avons pas ouvert de nouvelles », a précisé Stéphane Therrien, vice-président des services aux entreprises et aux particuliers, à un analyste qui lui demandait de donner des exemples concrets de projets ralentis. «Nous voulons changer la répartition des expertises de nos employés afin d’avoir moins d’emplois curriculaires et plus d’emplois dans le conseil», a-t-il ajouté.

En entrevue avec Les Affaires en avril, un représentant de la partie syndicale avait accusé la Laurentienne de vouloir faire porter le blâme au syndicat pour les problèmes qu’elle rencontre. Si les négociations s’éternisent, c’est parce que l’employeur est trop «gourmand» dans ses demandes, dénonçait Denis Fréchette, du syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB). «C’est facile de faire porter le blâme aux syndiqués, commente-t-il. Si l’action a reculé, ce n’est certainement pas de la faute des syndicats, c’est peut-être que le plan de transformation ne marche pas si bien que ça. »

Questionné sur l’avancement des négociations par un analyste, François Desjardins, le PDG, a refusé de se prononcer. «Comme nous sommes autour de la table des négociations, nous ne pouvons pas nous prononcer sur la qualité de la conversation»,déclare-t-il.

2. Les prêts problématiques et le plan de match

La direction a déjà commenté son annonce de mardi dernier sur le dossier des prêts problématiques, mais Sohrab Movahedi, de BMO Marchés des capitaux, voulait savoir si cette histoire avait pu perturber le plan de match.

«Je ne peux pas prétendre que l’audit sur les prêts hypothécaires n’a aucun impact, répond M. Desjardins. C’est sûr, qu’il y en a un. Nous travaillons fort pour régler ce dossier et ça prend du temps et de l’énergie. Au bout du compte, ça n’aura toutefois pas d’impacts financiers matériels.»

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3. Le déclin du portefeuille de prêts hypothécaires

L’effet combiné des règles hypothécaires plus strictes et de la hausse des taux d’intérêt représente un frein pour l’industrie, a reconnu M. Desjardins.

À cela s’ajoute la décision de ne plus accepter en succursales les clients référencés par les courtiers hypothécaires. Depuis le 31 octobre, le portefeuille de prêts a décliné de 257,4 M$ pour s’établir à 18,2 G$.

Par contre, la banque vise toujours une croissance du portefeuille de prêts dans le milieu de la fourchette entre 0% et 10%, tant du côté des prêts commerciaux que des prêts résidentiels. «Nous devons faire croître ces deux portefeuilles pour atteindre nos cibles de 2020», assure-t-il.

4. La baisse des revenus tirés des frais 

Avant la conférence, Gabriel Dechaine, de Financière Banque Nationale, s’est inquiété de l’ «érosion» des frais liés aux revenus d’intérêts.

François Laurin, le chef des finances, a mentionné qu’il était normal que les revenus tirés des frais diminuent, car ils sont liés à des activités ou des produits que la banque veut mettre de côté. «Alors que nous simplifions notre offre de produits, nous allons délaisser certains produits générateurs de revenus, explique-t-il. Par contre, les dépenses déclinent également. Au bout du compte, ces gains d’efficacité se reflètent (positivement) dans la rentabilité. Nous pensons que les revenus tirés des frais continueront de baisser. Ça fait partie de notre plan.»

M. Desjardins a ajouté que les changements des habitudes des consommateurs entraînaient une inévitable baisse des frais. «Si les gens ne vont plus en succursale pour leurs transactions, ils ne paieront pas de frais pour celles-ci, explique-t-il. Par contre, nous n’aurons pas l’employé qui attendra de faire ces transactions. C’est positif pour nous, mais c’est aussi une bonne chose pour les clients.»

5. L’objectif quant au ratio d’efficacité

Des questions ont également été posées sur le ratio d’efficacité. La direction veut amener ce ratio sous les 65% d’ici 2020. Cela veut dire qu’il coûterait 0,65$ pour générer 1$ de revenu. Une pause devrait survenir dans les progrès récents tandis que la banque procédera à d’importants investissements en 2018.

M. Laurin a réitéré son intention d’arriver à cet objectif à long terme. «Ça ne se fera pas en ligne droite, commente-t-il. Notre objectif est toujours que 65% deviennent un seuil soutenable en 2020.»

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