Au prix offert pour Jean Coutu, Metro aura besoin de synergies de 100M$

Publié le 27/09/2017 à 14:56

Au prix offert pour Jean Coutu, Metro aura besoin de synergies de 100M$

Publié le 27/09/2017 à 14:56

Par Dominique Beauchamp

Pour rentabiliser l’achat de 4,5 milliards du Groupe Jean Coutu, Metro aurait besoin de réaliser des synergies d’au moins 100 millions de dollars.

Ces estimés font partie d’un scénario élaboré par Tal Woolley, de Dundee Capital Markets en janvier 2017.

La plus-value de 6% offerte paraît peu, mais Metro(MRU, 43,61 $) paie un prix fort pour Jean Coutu(PJC.A,24,54$) , si l’on se fie au multiple de 15 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2018, au moment la rentabilité de sa filiale de médicaments généré Pro Doc est incertaine. Cela représente un rendement de capital de seulement 4,1%, calculait alors l’analyste.

Pour atteindre un rendement 6%, M. Woolley estimait que Metro devait dénicher des synergies d’au moins de 100 millions de dollars par rapport au bénéfice d’exploitation de 300 M$ de Jean Coutu ou reporter des dépenses en capital.

De telles synergies diminueraient le multiple payé de 15 à 11,5 fois, avant impôt.

«Des synergies de cette ampleur semblent plausibles, mais le rendement pour Metro ne deviendrait qu’acceptable, et non pas fameux», écrivait-il.

M. Woolley donnait en exemple le fait qu’un acquéreur pourrait reporter ses propres dépenses pour mettre à niveau sa chaîne d’approvisionnement et utiliser le nouveau centre de distribution automatisé de Jean Coutu à Varennes.

Les synergies de distribution, d’approvisionnement en médicaments génériques et en produits de marque maison entre les 258 pharmacies Brunet de Metro et 419 Jean Coutu sont évidentes, disait-il.

Les enseignes de Metro

Devancer McKesson ?

«Metro a été claire dans le passé en indiquant qu’elle envisagerait de vendre des actions d’Alimentation Couche-Tard(ATD.B, 57,89$), d’une valeur de 2 milliards, dans l’éventualité d’une transaction d’envergure», avait aussi rappelé l’analyste de Dundee.

Mais l’entreprise pouvait tout autant émettre une dette de 1,9 milliard de dollars, tout en conservant sa cote de crédit de BBB., disait-il.

Metro a peut-être bougé pour devancer le géant américain McKesson(MCK,155,15$US) dont les activités canadiennes sont dirigées par Domenic Pilla, l'ex-PDG de Shoppers Drug Mart, qui partage son temps entre Montréal et Toronto.

Paula Keys, une graduée de McGill et de Bishop's qui est aussi originaire de la région de Charlevoix, est présidente de McKesson Canada.

McKesson Canada possède et approvisionne les 330 pharmacies Uniprix au Québec. Le grossiste a aussi mis la main sur la chaîne de pharmacies Rexall en décembre 2016.

M. Wooley concluait sa note en prédisant que l’action de Metro grimperait à 43$ si elle conservait son multiple d’évaluation actuel de 10 à 11 fois le bénéfice d’exploitation proforma, après les synergies et si elle conservait des actions de Couche-Tard. Le cours de Metro a déjà surpassé cette marque en fin de séance.

 

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