Analyse : dix titres pour revenir en Bourse

Publié le 17/10/2008 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 08:55

Analyse : dix titres pour revenir en Bourse

Publié le 17/10/2008 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 08:55

Par Les Affaires

Pour les investisseurs courageux, conscients des risques, capables de les assumer et ayant un horizon de placement d'au moins trois ans, nous avons choisi 10 titres nord-américains aux assises financières solides qui peuvent aider leur portefeuille à affronter les pires conditions économiques et à profiter d'une éventuelle reprise boursière durable.

TITRES CANADIENS

Société de placement AGF

Neuvième fournisseur de fonds communs au Canada, Société de placement AGF a les reins solides pour se signaler dans une industrie dont la valeur dépend de la santé des marchés.

La chute des Bourses diminue l'actif qu'elle gère et les ventes de parts de ses fonds, ce qui affaiblira ses marges au cours des prochains trimestres. Ses bénéfices pourraient baisser de 17 % à 1,70 $ par action en 2009, prévoient certains analystes.

Toutefois, AGF reste rentable et dégage des flux de trésorerie excédentaires de son exploitation, car la gestion de fonds requiert peu de dépenses. Elle utilise ces excédents pour rembourser des dettes et racheter des actions. De plus, elle verse un dividende élevé de 7 %.

La chute de 48 % de son titre depuis un an reflète l'effet prévu du marché baissier sur sa rentabilité à court terme.

Corus Entertainment

Le radiodiffuseur et propriétaire de chaînes de télé spécialisées Corus Entertainment se distingue des autres médias, car il tire 43 % de ses revenus des redevances sur l'abonnement au câble et à la télé par satellite.

La société a renouvelé, en septembre, ses objectifs pour 2009 : une augmentation de 6 % de son bénéfice d'exploitation.

Le ralentissement économique freine la croissance de ses revenus en radio, mais le lancement des chaînes Teletoon Retro, Cosmopolitan TV et HBO Canada stimuleront les revenus de ses chaînes spécialisées et payantes.

La société contrôlée par la famille Shaw a une approche axée sur les intérêts des actionnaires, note Carl Bayard, analyste chez Genuity Capital. Corus verse son dividende tous les mois.

Elle vient aussi d'instaurer un programme de réinvestissement de dividendes qui permet à ses actionnaires d'acheter de nouvelles actions sans frais.

Husky Energy

Contrôlée par le milliardaire Li Ka-Shing, de Hong-Kong, Husky Energy est une des plus importantes sociétés pétrolières intégrées au pays.

Ses principaux gisements de pétrole sont situés en Alberta et en Saskatchewan, mais Husky produit aussi du pétrole en Chine, au Groenland et en Libye.

Les producteurs pétroliers dotés d'un bon bilan, qui dégagent des flux excédentaires élevés et qui n'ont pas de projets coûteux à financer sont les mieux placés pour traverser les difficultés actuelles, affirme Jason Bouvier, analyste chez RBC Marchés des Capitaux.

Le producteur aura remboursé toutes ses dettes d'ici la fin de l'année et a les moyens de verser un dividende supplémentaire de 1 à 2 $ par action. Il peut aussi dégager des flux de trésorerie excédentaires même si le pétrole descend à 70 $ US la baril sans avoir à réduire ses dépenses en capital, estime M. Bouvier.

Labrador Iron Ore

Premier producteur de minerai de fer au Canada, Labrador Iron Ore est une fiducie solide en raison de sa structure inusitée et de son bilan sans dette. Elle est également fiable, car elle a régulièrement augmenté ses distributions dans le passé.

Elle possède une participation de 15 % dans la Compagnie minière IOC, qui lui verse des redevances et des commissions sur chaque tonne de minerai vendue.

La fiducie profite donc de la fermeté des prix du minerai, mais subit peu les effets de la hausse des coûts de production, explique Robin Kozar, de RBC Marchés des Capitaux.

Ses réserves d'une durée de 35 ans à Terre-Neuve-et-Labrador, ses gisements encore inexploités et le faible risque lié à leur développement la distinguent des autres producteurs.

Convaincue qu'il y a une bonne demande pour son minerai de qualité, IOC investit 800 millions de dollars (M$) pour accroître sa production.

Reitmans

Le premier détaillant de vêtements pour femmes au pays, Reitmans, ne doit plus miser sur une croissance aussi élevée qu'au cours des dernières années; les femmes sont moins portées à dépenser et la baisse du huard risque de gruger ses marges en 2009.

Toutefois, Reitmans a fait ses preuves en préservant sa rentabilité pendant les périodes difficiles.

Elle dégage des flux de trésorerie excédentaires de son exploitation et peut compter sur des liquidités de 214 M$. Cette encaisse représente 41 % de sa valeur comptable et témoigne de la prudence du détaillant octogénaire, indique Neil Linsdell, de Partenaires Versant.

Ces liquidités donnent à Reitmans les moyens de racheter ses actions, de relever son dividende et d'acquérir d'autres détaillants. Elle a d'ailleurs récemment nommé à la présidence de son conseil un spécialiste des acquisitions, John Swidler, associé du cabinet RSM Richter.

TITRES AMÉRICAINS

3M

On peut difficilement trouver société industrielle plus diversifiée que 3M, le fabricant des papiers autocollants Post-It.

Présente dans 60 pays, 3M fabrique des produits utilitaires pour les secteurs du transport, de la santé, de la consommation, du matériel de bureau, de la sécurité, de l'électronique, etc.

L'année dernière, 3M a réalisé presque les deux tiers de ses revenus de 24,5 milliards américains (G$ US) à l'extérieur des États-Unis. Son bénéfice de plus de 4 G$ US (5,60 $ US par action) équivaut à une marge bénéficiaire nette exceptionnelle de 16,7 %.

Les analystes prévoient une hausse de 8 % de son bénéfice, à 5,89 $ US par action en 2009. Son titre se négocie à un ratio modeste de 8,8 fois le bénéfice prévu l'an prochain, qui est inférieur à la croissance moyenne de 11 % du bénéfice prévue pour chacune des cinq prochaines années.

ConocoPhillips

ConocoPhillips, de Houston, est une pétrolière intégrée présente dans une quarantaine de pays. Elle détient 20 % de la pétrolière russe Lukoil.

Ses réserves prouvées atteignaient 10,6 milliards de barils de pétrole au 31 décembre 2007, en comptant sa part de Lukoil.

L'année dernière, Conoco a produit 1,9 million de barils de pétrole par jour. La direction prévoit un rythme de 1,8 million cette année.

Les dernières prévisions des analystes fixaient le bénéfice par action à plus de 12 $ US en 2008 et à 11,68 $ US en 2009.

Pour les cinq prochaines années, les experts prévoient une croissance annuelle de 9 % de son bénéfice, selon First Call.

La chute du prix du pétrole depuis juillet a fait descendre son titre à une évaluation déprimée de quatre fois le bénéfice prévu en 2008.

Johnson & Johnson

Johnson & Johnson est une géante parmi les grandes : ses revenus ont atteint 61,1 G$ US en 2007, et elle exploite 250 entreprises dans 57 pays. Elle est devenue synonyme de stabilité, car elle a accru son dividende chaque année depuis 45 ans et ses ventes ont progressé sans interruption depuis 75 ans.

Elle tire 24 % de ses revenus des produits de consommation, 41 % des médicaments et 35 % des équipements médicaux.

Sa croissance ralentira à partir du troisième trimestre, car Johnson & Johnson a perdu les droits exclusifs sur son médicament Risperdal contre la schizophrénie. Les ventes de ce médicament, qui s'établissaient à 3,4 G$ US en 2007, pourraient tomber à 2,3 G$ US cette année et à 793 M$ US en 2009, selon Catherine Arnold, de Credit Suisse.

La direction se prépare toutefois à cette éventualité depuis quelques années : elle a réduit ses coûts et investi dans plusieurs nouvelles voies de croissance.

Le titre se négocie à 12,7 fois le bénéfice prévu cette année (4,50 $ US par action). Son bénéfice par action devrait augmenter de 5 %, à 4,71 $ US en 2009, selon First Call. Les analystes prévoient une croissance annuelle de 8,2 % du bénéfice au cours des cinq prochaines années.

Pfizer

Pfizer est l'une des plus importantes sociétés pharmaceutiques au monde, avec des revenus de 48,4 G$ US l'an dernier.

Malgré la stagnation de son chiffre d'affaires depuis quelques années, Pfizer demeure très rentable : sa marge bénéficiaire nette s'est établie à 31,3 % en 2007 et devrait atteindre 32,3 % cette année, selon Mme Arnold, de Credit Suisse.

La pharmaceutique se restructure en vue de la perte de la protection du brevet de son médicament-vedette Lipitor, en 2011. Ce médicament contre le cholestérol a produit des revenus de 12,6 G$ US en 2008 et a compté pour une grande part du bénéfice de la société.

Les financiers prévoient que le bénéfice croîtra de 3,2 % annuellement au cours des cinq prochaines années. C'est pourquoi son titre s'échange à seulement 6,3 fois le bénéfice prévu cette année et à moins de 6 fois celui prévu en 2009, selon First Call.

Verizon Communications

La new-yorkaise Verizon Communications est l'une des plus importantes sociétés de téléphonie au monde. Ses revenus se sont établis à plus de 93 G$ US et son bénéfice d'exploitation, à 15,6 G$ US, en 2007. Elle compte 69 millions de clients pour ses services de téléphonie traditionnelle et sans fil.

En juin, Verizon a annoncé l'achat d'Alltel pour 5,9 G$ US au comptant, en plus de prendre en charge sa dette de 22,2 G$ US.

Les dirigeants de Verizon prévoient tirer des économies de 1 G$ US dès la deuxième année de l'intégration d'Alltel. Malgré la crise du crédit, tout indique que la transaction sera finalisée d'ici la fin de l'année.

Les analystes prévoient une augmentation de 9 % de son bénéfice en 2009, à 2,84 $ US par action, selon First Call. Le titre vaut 9,8 fois le bénéfice prévu en 2008.

La croissance annuelle prévue du bénéfice de Verizon au cours des cinq prochaines années est de 8,3 %.

Notre méthode

Nous avons sélectionné les l0 sociétés à l'aide de StockPointer, le logiciel d'analyse de titres basée sur la valeur économique ajoutée.

Nous avons demandé à StockPointer de déterminer les sociétés ayant une valeur boursière de plus de 10 milliards de dollars (G$) aux États-Unis, et de 1 G$ au Canada, un rendement du capital d'au moins 10 %, tout en offrant aux investisseurs un rendement du dividende d'au moins 3 %.

Nous avons exclu les titres jugés trop chers, c'est-à-dire ceux dont l'évaluation dépasse de 20 % la valeur actuelle du bénéfice dégagé par l'exploitation courante.

Pour mettre davantage l'accent sur la solidité financière, nous avons aussi éliminé les sociétés dont l'endettement dépasse 20 % du capital.

Pour illustrer jusqu'à quel point ce critère est sévère, des titres comme ceux de Colgate, General Mills, Power Corporation et Wal-Mart Stores ont été éliminés de notre sélection.

Nous avons ensuite choisi les titres les moins chers selon StockPointer (en fonction du ratio cours-valeur intrinsèque).

Un texte signé Dominique Beauchamp et Bernard Mooney.

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