Les redevances minières au Québec : un avis neutre

Publié le 07/12/2012 à 11:28, mis à jour le 16/11/2016 à 11:43

Les redevances minières au Québec : un avis neutre

Publié le 07/12/2012 à 11:28, mis à jour le 16/11/2016 à 11:43

Leur analyse montre que le Québec obtient un pourcentage plus élevé des profits que certaines autres provinces (Québec : 25% pour un projet de rentabilité moyenne et 30% pour une exploitation très rentable alors que pour l’Ontario, on trouve 20% et 25%). Cependant, leur analyse montre qu’un grand nombre de pays ou juridictions exigent plus de redevances de leurs minières que ne le font les provinces canadiennes, plusieurs sous forme de redevances sur les revenus (dites ad valorem). Les régimes fiscaux des autorités canadiennes sont compétitifs par rapport à ceux du Chili et des États-Unis mais ils imposent aux sociétés minières un fardeau fiscal de loin inférieur (moins de 30 % du revenu avant impôt) à celui observé dans les autres États producteurs de minéraux (en général plus de 40 % du revenu avant impôt). (Emphase ajoutée)

- Au chapitre de l’impôt sur le revenu, de tous les pays examinés, le Canada est le seul à offrir des crédits d’impôt au titre de l’exploration, des travaux préparatoires et des immobilisations de la société minière réalisées à certains endroits.

- Le Canada est également unique du fait qu’il autorise la déduction immédiate de 100 % de tous les coûts de pré-exploitation, dans la mesure où la société génère des revenus…

La seule conclusion, et elle est péremptoire, qui se dégage des analyses de Ressources Canada se formule ainsi : L’enjeu des redevances minières est canadien. Toutes les provinces canadiennes se sont dotées de régimes de redevances conçus pour une époque de faibles prix des minéraux et elles tardent ou résistent à s’adapter aux nouvelles réalités de ces marchés. Le Québec fait un peu mieux que ce qui se fait ailleurs au Canada (sauf pour le pétrole albertain) mais rien ne permet de croire que le régime actuel est optimal.

Les opinions exprimées dans ce texte n’engagent que l’auteur.

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Yvan Allaire est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance (IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. Il est membre de la Société royale du Canada ainsi que du Council on Global Business Issues du World Economic. Professeur de stratégie pendant plus de 25 ans, il est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées, dont les plus récents coécrit avec le professeur Mihaela Firsirotu : Capitalism of Owners (IGOPP, 2012), Plaidoyer pour un nouveau capitalisme (IGOPP, 2010), Black Markets and Business Blues (FI Press, 2009), à propos de la crise financière et de la réforme du capitalisme.

 

À propos de ce blogue

Yvan Allaire, Ph. D. (MIT), MSRC, est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance(IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. M. Allaire est le co-fondateur du Groupe SECOR, une grande société canadienne de conseils en stratégie (devenue en 2012 KPMG-Sécor) et de 1996 à 2001, il occupa le poste de vice-président exécutif de Bombardier. Il fut, de 2010 à 2014, membre et président du Global Agenda Council on the Role of Business – Forum économique mondial (World Economic Forum). Profeseur Allaire est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées.

Yvan Allaire

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