Des vacances illimitées, pourquoi pas?

Publié le 10/11/2016 à 08:00, mis à jour le 10/11/2016 à 11:48

Des vacances illimitées, pourquoi pas?

Publié le 10/11/2016 à 08:00, mis à jour le 10/11/2016 à 11:48

Je crois que toutes les organisations qui veulent moindrement se donner une chance d'accomplir de grandes choses doivent absolument miser sur la confiance envers leurs employés. Il ne faut pas juste le dire ou l’écrire partout, mais surtout le démontrer par des actions concrètes, et ainsi bâtir avec le temps un climat de confiance qui donne envie aux gens de s’investir.

En 2013, nous avons mis en place une politique de vacances illimitées chez GSOFT. Je vais être honnête avec vous, je ne suis pas le plus grand fan de l'expression «vacances illimitées» et je tenais à clarifier le concept avec vous.

Sachez que nous n’avons pas inventé ce concept qui existe déjà depuis très longtemps. C’est Netflix(Nasdaq, NFLX), le leader mondial de la TV en streaming, qui nous a influencés à suivre leur trace.

Pour eux, la logique est bien simple: si les employés ne calculent pas les heures travaillées chaque semaine, alors pourquoi l’entreprise calculerait-elle le temps passé en vacances? L’entreprise ne mesure ni le temps travaillé, ni le temps en vacances. Aucune feuille de temps à remplir chaque semaine. L’idée c’est de mesurer uniquement les résultats, et non le temps pour y arriver.

C’est une logique qui a quand même beaucoup de sens, mais qui a servi à alimenter bien des débats depuis quelques années. Les détracteurs n’ont pas hésité à la démolir: c’est juste du marketing pour attirer les candidats, c’est seulement dans les organisations où les gens ne prennent jamais de vacances, c’est une stratégie pour ne pas payer les vacances inutilisées, c’est un système qui encourage les abus, c’est impossible à appliquer dans toutes les industries, c’est inéquitable, c’est une responsabilité qui ne devrait pas être sur les épaules des employés, etc.

Ce sont des arguments qui peuvent avoir du sens et je les comprends tous très bien, mais qui donnent vraiment l’impression que toutes les organisations qui se lancent dans une telle initiative le font uniquement pour les mauvaises raisons, alors que ce n’est clairement pas le cas.

Moi, je ne le vois pas tout à fait comme Netflix qui semble avoir mis en place cette politique pour compenser le fait que les gens travaillent énormément d’heures chaque semaine.

Chez nous, sans dire que nous n’avons jamais de grosses semaines, nous offrons des horaires de travail très raisonnables. Ma vision sur cette politique est donc différente et se veut plutôt comme un moyen d’offrir plus de liberté aux employés en leur faisant simplement confiance.

Si je fais assez confiance à mes employés pour bâtir des logiciels utilisés partout dans le monde par des milliers d’organisations d'envergure, alors pourquoi je ne leur ferais pas assez confiance pour les laisser choisir leurs vacances?

Est-ce que tu as besoin de vacances? Est-ce que tu mets en péril ton projet? Est-ce que tu mets dans le trouble tes collègues ou tes clients? Est-ce que tu amènes les résultats qui sont attendus? C’est le genre de questions que les gens doivent se poser et qui les amènent à avoir un plus grand sens de responsabilités au sein de l’organisation. Et c’est là que l’expression “vacances illimitées” ne veut plus du tout dire que tu peux partir n’importe quand pendant le temps que tu veux. L’idée c’est plutôt de ne pas avoir besoin d’imposer une limite fixe et de faire confiance aux gens d'appliquer leur bon jugement pour ne pas mettre l’organisation dans le trouble.

Si une journée tu ne te sens vraiment pas bien, tu restes chez vous et tu reviens en force le lendemain. Pas besoin de courir après un billet du médecin ou de puiser dans ta banque de vacances. Si tu planifies une longue fin de semaine à New York, tu prends un congé et tu en profites. Tu as pris moins de vacances l’année passée et cette année tu en veux en prendre plus pour ton voyage de rêve en Asie, pourquoi pas? Au final, tu connais les attentes envers toi et je sais que tu vas faire ce qu’il faut pour y arriver.

Vous savez ce qui est le plus surprenant dans tout ça?

Les gens ne prennent pas plus de vacances qu’avant, sauf qu’ils se sentent vraiment plus en contrôle de leur vie et c’est ce qui est le plus important pour moi. Aussi banal que ça puisse paraître, il faut amener les employés à remplacer la phrase “Est-ce que je peux?” par “Je vais...”.

Est-ce qu’il y a des abus? Pas vraiment. Quand tu fais confiance à tes employés, tu crées un système qui finit par s’autoréguler et les intrus sont éjectés automatiquement. Et comment expliquer ça? C’est simple, quand la confiance de ton employeur te permet d’avoir une qualité de vie exceptionnelle au travail, tu ne laisses pas ceux qui en abusent mettre à risque ces conditions qui te donnent autant envie d’aller travailler chaque matin. Quand les gens s’épanouissent dans leur environnement de travail, ils n’hésiteront pas à challenger ceux qui abusent.

Je comprends que cette politique de vacances ne peut pas s’appliquer facilement dans toutes les industries, mais il n’y a pas qu’une seule manière de faire confiance à ses employés. La confiance est un concept très large, et c’est à chaque organisation de trouver l’approche pour l’appliquer dans son contexte.

Chez nous, cette confiance se traduit sous plusieurs formes: la politique de vacances illimitées, le télétravail, des horaires flexibles, un code vestimentaire inexistant, la possibilité de travailler sur des projets d’innovation à l’autre bout du monde et bien plus!

Et vous? Est-ce que vous faites vraiment confiance à vos employés?

À propos de ce blogue

Simon est le rêveur visionnaire à la tête de GSOFT, l'une des plus importantes PME québécoises. Depuis 2006, GSOFT met au point des logiciels qui sont aujourd’hui utilisés dans plus de 110 pays. Sa première préoccupation ayant toujours été le bonheur de ses employés, Simon a bâti l’une des cultures d’entreprise les plus inspirantes de la planète. Son plus récent projet, Officevibe, est la preuve indéniable de son engagement au bien-être de son effectif. Audacieux et anticonformiste de nature, il s’est donné la mission de révolutionner le monde du travail tel que nous le connaissons. Il profitera de cette tribune pour favoriser encore plus cette transformation ! www.GSOFT.com

Simon De Baene