Paul Desmarais, un mécène modèle.

Publié le 11/10/2013 à 16:11

Paul Desmarais, un mécène modèle.

Publié le 11/10/2013 à 16:11

BLOGUE. On apprenait cette semaine le décès du grand homme d’affaires Paul Desmarais. Dans les reportages, les entrevues, les portraits qui ont suivi cette annonce, tous soulignaient bien entendu l’intelligence et le sens des affaires et de la finance de celui qui a construit un empire. Les médias remarquaient aussi sa grande influence politique ici au Canada, mais bien au-delà. Et, de façon unanime, les commentaires rappelaient le mécène modèle et précurseur qu’il a été dans un Québec encore peu porté à la philanthropie culturelle.

À Sudbury où il est né, à Ottawa où il a étudié, à Montréal où se trouve le siège de Power Corporation, à Sagard où il résidait, sa générosité discrète et passionnée a marqué le milieu des arts et le monde de l’éducation. L’Université Laurentienne, celles d’Ottawa ou de Montréal, l’OSM, l’Opéra, le Musée des Beaux-Arts de Montréal, Marc Hervieux, Stéphane Tétreault, Yannick Nézet-Séguin, Alain Lefèvre, Robert Charlebois, Gilbert Rozon notamment ont salué non seulement sa générosité financière, mais aussi son écoute, sa culture et son amour sincère pour ce qui se crée.

De cette génération d’hommes d’affaires, plusieurs ont été les premiers grands donateurs du Québec contemporain. Parfois guidé par un élan judéo-chrétien, leur geste peut s’apparenter à de la charité chrétienne. Les témoignages des hommes et des femmes de culture dont il aimait s’entourer montrent bien que Paul Desmarais père se trouvait dans la catégorie des véritables mécènes, généreux dans ses dons majeurs, toujours discret mais toujours enthousiasmé par le contact des créateurs.

J’ai eu la chance de voir l’impressionnante collection d’œuvres d’art qui habitent les murs des bureaux montréalais de Power Corporation. Cette collection reflète un goût, une démarche et une volonté réelle de soutenir les artistes. Les œuvres de Jean-Paul Riopelle, par exemple, sont absolument saisissantes et traduisent l’intérêt de l’homme d’affaires pour cet artiste immense et pour le territoire québécois.

Paul Desmarais donnait, mais parce que le mécénat est un échange, il recevait énormément de ce contact direct avec les créateurs. En cela, il reste un modèle de mécène véritable. Pour la valeur financière de son apport bien entendu, mais surtout dans la démarche, l’intention, l’amour.

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Sébastien Barangé (Twitter @SBarange) 

Sébastien Barangé est directeur des communications et affaires publiques du Groupe CGI. Il est président du comité exécutif d’artsScène Montréal, membre du conseil d’administration de Ensemble pour le respect de la diversité, co-initiateur de Jeunes mécènes pour les arts.

 

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