V.L., un vil lascar vite libéré

Publié le 22/09/2009 à 14:08

V.L., un vil lascar vite libéré

Publié le 22/09/2009 à 14:08

Pas besoin d'expliquer longtemps, aujourd'hui, ce que représentent les initiales V.L. : la pire histoire de fraude financière au Québec n'est plus « présumée ». Vincent Lacroix a plaidé coupable aux 200 chefs d'accusation qui s'étaient accumulés contre lui.

Déjà, on peut calculer ce qu'il lui faudra purger en prison : 1/6 e d'une peine qui peut aller de 10 à 14 ans, ce dont il risque d'écoper, se traduit par une incarcération réelle de 20 à 28 mois. Environ deux ans, qui s'ajouteront aux deux années quil vent de passer en dedans. Suivra une période intermédiaire où il sera sous probation, avant de redevenir libre comme l'air.

Évidemment, il savait qu'il n'avait pas de chance d'être acquitté. Mieux valait négocier et éviter un procès, avec un peu de clémence au passage. Dommage pour les victimes, qui ne pourront pas exorciser leurs cauchemars en le voyant être cusininé par le procureur.

Reste au moins deux pistes à explorer.

Il reste d'abord le procès des cinq supposés complices, dont le vérificateur externe qui aurait maquillé les livres pour donner une apprence de légitimité aux chiffres. Il sera intéressant de savoir comment on y parvient, jusqu'à quel point on peut abuser les autorités, et ce qu'il faudrait faire pour corriger pour éviter les répétitions.

Et on doit bien faire la différence entre les victimes de Lacroix et celles de Earl Jones. Dans ce dernier cas, les gens lui confiaient volontairement leur argent. On les a arnaqués mais au moins ils connaissaient la personne. Par contre, bien des victimes de Vincent Lacroix n'en avaient jamais entendu parler et croyaient que leurs placements étaient toujours gérés par la Caisse de dépôt. Difficile de répartir les responsabilités, mais il est clair que le système les a laissés tomber. Il existe toutes sortes de garanties pour les dépôts dans des institutions financières, des protections pour les détenteurs de polices d'assurance-vie, mais c'est à peu près le néant dès que l'on entre dans le monde de la gestion.

Au moins, si le scandale permettait de rendre la loi à la fois plus humaine et plus étanche... Ça ne rendra cependant pas un sou aux gens qui ont été floués, et qui attendent toujours de savoir s'ils pourront aller de l'avant avec leur demande de recours collectif contre l'Autorité des marchés financiers.

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