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C’est la version québécoise du fabuleux viaduc de Millau, en France. Un succès rafraîchissant, parce que...
Depuis qu’on a lancé la formule, il y a quelques années, les partenariats public-privé (PPP) ont eu mauvaise presse au Québec. C’est à peine si on ne les accusait pas d’accélérer la venue de l’Apocalypse. Il faut dire que le dérapage des projets les plus visibles (genre méga hôpitaux) n’a pas aidé.
Pendant qu’on s’empoignait sur le bien-fondé du concept, un projet avançait rondement, sans faire de vagues. Il vient d’arriver à terme. C’est le nouveau pont sur l’autoroute 25, qui permet de relier l'est de Laval et de Montréal, et d’éliminer en même temps le goulot qui se formait le secteur Henri-Bourassa et qui empoisonnait la vie des résidents tout comme celle des automobilistes. Sans compter que les gens qui arrivent du nord-est peuvent maintenant avoir un accès plus facile à l’île. Il leur fait payer un droit, mais le choix demeure le leur.
Le pont a été livré avant la date prévue et en-deça des budgets prévus. Le consortium qui le gère encaissera les revenus des péages jusqu’en 2042, après quoi le pont devient propriété de l’État. Entretemps, le consortium doit en assurer l’entretien.
Avec ses élégants haubans, il fait penser, en plus modeste, à ce fameux viaduc construit en trois ans par la société Eiffage, en France, et qui permet de traverser à une hauteur vertigineuse les gorges du Tarn. Malgré quelques contestations au départ, on reconnaît maintenant que ce fut un tout de force et que le succès est éclatant.
Ici, sera-t-on aussi bon joueur ? Des contestations, il y en a eu aussi, mais elles ses sont faites plus discrètes avec le temps. C’est vrai que ce pont ne règle pas le problème de la congestion sur l’île de Montréal, causée en bonne partie par notre lenteur à rajeunir nos infrastructures et à bonifier l’offre de transport en commun. Mais on ne peut pas toujours demeurer sur les lignes de côté pare que personne ne veut commencer le match.
Bravo aux concepteurs du pont et à ceux qui y ont cru. Pour une fois qu’on réalise proprement, sans se ruiner, une infrastructure majeure, au Québec…
