Plus près de nous, c’est aussi la thèse d’un professeur des HEC que j’ai eu l’occasion d’interviewer il y a plusieurs années lorsque les Expos, au baseball, étaient en train de quitter Montréal. Si mes souvenirs sont bons, il s’agissait du professeur François Colbert, titulaire de la Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi Marcoux. Son point de vue était à peu près le même : ce que certains perdent, d’autres le gagnent. Le budget de loisir n’étant pas élastique, il est simplement affecté à d’autres activités.
Évidemment, tout est relatif. Les purs et durs du hockey ne vont pas au ballet, mais ils fréquentent peut-être davantage les cinémas. Dans l’ensemble, l’économie se réajuste.
L’impact psychologique sera probablement plus fort. Le hockey est rassembleur, chez nous. On aime ou on n’aime pas, mais il fait oublier bien des tourments. Les smattes diront que ce n’est qu’une nouvelle forme de la vieille stratégie romaine du Pain et des jeux, et ce n’est pas faux.
Se chicaner quant aux performances du Canadien sur la glace a moins de conséquences que se déchirer sur le sort des universités ou de la politique municipale. Ça ne règle rien mais on oublie pendant quelques heures les vicissitudes de la vie courante. Toute la planète réagit de la même façon, quel que soit le sport, que l’on soit en France, au Honduras ou en Côte d’Ivoire. Le Québec ne fait pas exception.
D’autant plus que notre moral a été mis à rude épreuve en 2012 avec tous les scandales qui ont ébranlé le monde politique municipal et la gestion des fonds publics en général. Le Québec a patiné de reculons pendant plusieurs mois. La reprise des travaux de la Commission Charbonneau va certainement entraîner de nouvelles révélations déplaisantes.
Si le Canadien peut ne pas jouer avec des bottines de ciment… Le temps de quelques heures, il pourra aider à s'évader, tout au moins en pensée. En attendant le retour des Nordiques !