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Les heures passent et on attend toujours de savoir sir le miracle espéré va se produire... pour garder active la raffinerie que Shell a décidé de fermer dans l'est de Montréal.
Pourtant, des acheteurs se sont manifestés. Shell a laissé entendre que ce qu'elle a reçu comme offre -jusqu'à présent- ne convenait pas. On serait porté à se dire, « oui, mais c'est sûrement mieux que rien, pourquoi ne prennent-ils pas le chèque » ?
Parce qu'on oublie un gros morceau. Ceux qui veulent acheter la raffinerie doivent théoriquement acheter en même temps les obligations qui vont avec, dont celle-ci, énorme : prendre en charge les inévitables coûts de décontamination qui vont s'imposer un jour ou l'autre.
Cette raffinerie est située au milieu d'un immense terrain et elle fonctionne depuis 75 ans. Qui plus est, dans les années 1950, on faisait moins attention à l'environnement. Pouvez-vous imaginer à quel point la terre a été contaminée ? Pouvez-vous imaginer l'ampleur de la facture de la décontamination ?
Shell l'imagine. Les acheteurs aussi. Ce qui veut dire qu'on doit actuellement discuter ferme du partage des responsabilités. Est-ce qu'en vendant, Shell va pouvoir s'en laver les mains ? Ou, au contraire, lui demande-t-on de conserver une part de responsabiités ? Les gouvernements peuvent-ils s'en mêler ? Et est-ce que la volonté originale de Shell de rester quand même propriétaire des lieux, convertis en terminal, vise aussi à retarder le démantèlement, donc la décontamination ?
C'est là un enjeu crucial qui se retrouve certainement au coeur des ultimes tractations. La question environnementale ne peut être esquivée. Qui, ultimement, assumera la facture ?