Même si c'est l'été, l'actualité économique semble toujours souffrir d'un coup de froid. Les grands titres sont peu encourageants.
Le Canada serait au bord de la récession après un début d'année chambranlant. Le psychodrame gréco-européen n'en finit plus, et les scénarios du pire se multiplient. La Chine plie l'échine : la croissance de son économie ralentit et plombe le prix des ressources, ce qui nuit à notre économie. La météo s'est montrée de nouveau capricieuse en ce début d'été, et tout un pan de l'industrie du plein air en a souffert, à tel point qu'on a demandé aux météorologues de se faire discrets !
On pourrait continuer, et pourtant, vous savez quoi ? Tout ne va pas si mal, bien au contraire. Et sans se vouloir jovialiste, cette chronique entend souligner quelques événements réconfortants.
La Stratégie maritime prend enfin le large
On l'a attendue longtemps, cette politique du gouvernement Couillard, et les grands contours nous ont été présentés à la fin de juin.
Les chiffres sont ronflants : investissements publics et privés de 9 milliards de dollars et création de 30 000 emplois... d'ici 2030 ! Ce qui colle un bémol à ce grand projet : qui peut prédire ce qui arrivera la semaine prochaine ? Imaginez d'ici 15 ans...
N'empêche : pour une rare fois, on fait de l'unique fleuve Saint-Laurent un élément essentiel de l'économie québécoise, à tous égards, tout en reconnaissant l'importance de le protéger. De là, par exemple, cette annonce bien reçue aux Îles-de-la-Madeleine : elles accueilleront un nouvel organisme de prévention et d'intervention s'il arrivait par malheur un incident grave dans le fleuve et le golfe.
Et ce n'est qu'une illustration de ce qui pourrait jaillir de la Stratégie maritime. Habituez-vous aux termes «pôles logistiques» et «zones industrialo-portuaires». Et à l'accent mis sur les croisières et tutti quanti.
Merci, en passant, à tous ceux qui ont ramé depuis des décennies pour cette reconnaissance de la préséance du fleuve, du défunt Secrétariat à la mise en valeur du Saint-Laurent (créé sous René Lévesque) à François Legault, auteur de Cap sur un Québec gagnant: le projet Saint-Laurent. Tant d'autres y ont travaillé. Par exemple, saluons les gens de Saint-Jean-Port-Joli, qui se sont dressés, à l'époque, devant les bulldozers qui devaient démolir leur quai, maintenant rénové et devenu une des attractions principales de la municipalité.
Feu vert à la mine Dumont
Le nickel est le seul métal industriel dont le prix s'est redressé en 2014, en hausse de 11 %. Et le Québec en recèle beaucoup, aussi bien dans l'extrême Nord (Raglan, Nunavik Nickel) qu'en Abitibi, nommément cet immense gisement que cherchait à mettre en valeur Royal Nickel. Nom de code : mine Dumont.
Il s'agit d'un des plus importants dépôts de nickel du monde, situé juste au nord-ouest d'Amos. Québec vient finalement de donner le feu vert au projet, après que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) eut obtenu les aménagements qu'il demandait.
L'impact potentiel est impressionnant. L'investissement initial atteint 1,3 G$ ; plus de 1 200 travailleurs seront à l'oeuvre pendant les deux années requises pour aménager la mine ; et au moins 500 y travailleront au long des 33 années - minimum - d'exploitation. Salaire moyen : 100 000 $. Le fisc va se régaler, tant grâce aux impôts qu'aux taxes à la consommation.
