Schefferville, Fermont, Chibougamau: espoirs boréaux


Édition du 05 Avril 2014

Schefferville, Fermont, Chibougamau: espoirs boréaux


Édition du 05 Avril 2014

La quatrième mission commerciale Grand Nord, organisée par Les Affaires, s'est déroulée du 25 au 27 mars. Une trentaine de gens d'affaires y ont participé, visitant successivement Chibougamau, Fermont et Schefferville pour y évaluer les occasions qui surgissent ou vont surgir avec la mise en valeur des ressources du Nord. Voici le premier d'une série de deux textes sur les enjeux de ces développements.

Schefferville, le prochain train

Depuis décembre dernier, Schefferville compte un tout nouvel hôtel : l'Innutel, associé à la chaîne Rodeway Inn et situé stratégiquement tout juste à côté de l'aéroport.

C'est un événement à plus d'un égard. Sans parler de renaissance, voilà un signe qui ne ment pas : Schefferville ne veut plus être considérée comme une ville fantôme.

L'appellation lui colle à la peau depuis le départ de la minière Iron Ore en 1982. Il est vrai que le déclin a été brutal : la population a chuté de quelque 5 000 personnes à tout juste 200. Sans la présence des deux communautés autochtones voisines, on n'en aurait probablement plus parlé. Ce sont les Innus de Matimekosh-Lac-John et les Naskapis de Kawawachikamach qui ont aidé à garder la municipalité debout. Et maintenant que l'activité minière reprend progressivement, elle sort de sa torpeur.

La société Tata Steel Minerals a repris les activités là où Iron Ore les avait laissées. Elle a investi jusqu'à présent 700 millions de dollars pour y exploiter le minerai de fer, et ce n'est pas fini. Sans compter les énormes projets qui sont encore dans les cartons, mais qui pourraient propulser Schefferville en orbite s'ils se concrétisaient. À lui seul, le complexe de Lac Otelnuk, situé plus au nord, demanderait une mise de fonds d'au moins 10 milliards de dollars.

On verra. Là-bas, les gens gardent la tête froide. Les rumeurs de redéveloppement se sont succédé au fil des ans. Mais cette fois-ci, c'est plus sérieux.

Toutefois, les acteurs ont changé. Ce sont les Innus de Matimekosh-Lac-John qui ont lancé l'idée de ce nouvel hôtel qui leur appartient à 75 %, le reste ayant été fourni par un investisseur de Montréal. L'Innutel vient maintenant appuyer le vénérable et pittoresque hôtel Royal. Inauguré dans les années 1950, ce dernier avait tenu le coup, même dans les moments creux.

Est-ce véritablement le dégel ? En tout cas, l'expression «le dernier train» n'est plus de mise. On attend plutôt le prochain...

Fermont assume son dilemme

Comment faire pour planifier le développement d'infrastructures nécessaires aujourd'hui, alors que l'avenir dépend de décisions prises à des milliers de kilomètres ?

C'est avec ce dilemme que doit vivre quotidiennement le conseil de ville de Fermont et la mairesse Lise Pelletier. Sa réponse ? «Il faut simplement croire à demain.»

La ville a connu des hauts et des bas depuis sa fondation, en 1974. On la pensait bien relancée, il y a quelques années. La mine de Mont-Wright, propriété de la multinationale ArcelorMittal, emploie 1 600 personnes et est la plus grosse du groupe. Dans le même environnement, Cliffs Natural Resources exploite celle du lac Bloom et projetait de doubler sa production de fer cette année. Mais c'était avant que le prix du métal ne chute et que la société n'éprouve des ennuis financiers.

Que vont décider ses dirigeants américains ? Quel sera le sort de la mine ? Qu'importe. Temporiser n'est pas dans les gènes des citoyens du Nord. Il fallait une nouvelle usine d'eau potable à Fermont. C'est fait. Située trop près de l'école primaire, la caserne de pompiers devait être déménagée. C'est également fait, tout comme l'aménagement d'une salle multifonctionnelle où on pourra accueillir les artistes en tournée.

Et la question du cimetière ? Après 40 ans, Fermont n'a toujours pas enterré un seul défunt chez elle. «Mais nous aurons bientôt un columbarium», dit la mairesse qui ne se laisse pas facilement démonter. Pour le reste, comme ses concitoyens, elle se croise les doigts.

Les diamants de Chibougamau

Dans les faits, les premiers diamants québécois seront extraits de la mine Renard, à quelques centaines de kilomètres au nord de Chibougamau. Mais ici, la distance a moins d'importance, et Chibougamau se positionne déjà comme le centre de services de la mine dont les contours se précisent, maintenant que son financement se peaufine.

Et si les astres peuvent s'aligner avantageusement, d'autres projets aboutiront. Mine de lithium. Mine de fer. Peut-être un jour mine d'uranium, on ne sait jamais... Sans compter les remarquables avancées de Chantiers Chibougamau, une scierie hors du commun, le déploiement du parc Albanel-Témiscamie-Otish, un des plus impressionnants du Québec... Longtemps assoupie, Chibougamau s'active. Et sa mairesse Manon Cyr, qui pilote le retour en force de sa ville, rêve de partenariats avec le Sud. Nous y reviendrons la semaine prochaine.

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