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Les ménages canadiens sont maintenant relativement plus endettés que leurs vis-à-vis américains : notre endettement moyen atteint maintenant 148 % de notre revenu disponible, contre 143 % aux Etats-Unis. C’est une première en 12 ans. Quand on se rappelle que c’est notamment la dette des ménages qui a accéléré la récession américaine, ce n’est pas réjouissant.
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À qui, ou à quoi la faute ?
- Aux bas taux d’intérêt. Emprunter ne coûte pas grand chose; à l’opposé, déposer de l’argent à la caisse ou à la banque ne rapporte que des miettes. Plusieurs se disent : « C’est le temps ou jamais d’acheter. »
- Suite logique, à l’appétit démesuré de ceux et celles qui vivent bien au-delà de leurs moyens et remplissent leur caret de crédit ou leur marge de crédit. La tendance à utiliser au maximum sa marge est d’ailleurs l’un des phénomènes des années récentes : avant, on se contentait d’un bon vieux prêt. Aujourd’hui, les banquiers sont trop heureux d’offrir des marges de crédit accordéon, qui grossissent au fur et à mesure que grossissent les ambitions des consommateurs.
- … Mais aussi aux gouvernements : nous sommes plus endettés, c’est vrai (près de 7 % en un an), mais le revenu disponible a également baissé. Or, les salaires ont légèrement progressé et l’inflation est quasi nulle. Comment expliquer cette baisse ? Parce que les prélèvements ont augmenté. Le revenu disponible, c’est le revenu brut dont on soustrait les impôts et les contributions en tous genres (assurance parentale, assurance-chômage, etc.). Ces soustractions sont globalement plus élevées qu’avant. Avec un revenu disponible qui baisse et un endettement qui augmente, le ratio ne peut qu’empirer : il était de 143 % au printemps, il est passé à 148 % à la fin septembre, le dernier trimestre pour lequel les données ont été colligées.
Ceci dit, deux éléments viennent quelque peu adoucir le portrait.