René Vézina : Electrolux négociait en secret depuis deux mois avec Memphis

Publié le 17/12/2010 à 09:13, mis à jour le 17/12/2010 à 11:43

René Vézina : Electrolux négociait en secret depuis deux mois avec Memphis

Publié le 17/12/2010 à 09:13, mis à jour le 17/12/2010 à 11:43

Blogue.

Tout était bien calculé.

Mardi le 14 décembre, les dirigeants nord-américains d’Electrolux lancent une bombe en annonçant sans préavis la fermeture prochaine de leur usine de L’Assomption – et la perte éventuelle de 1300 emplois.

Le lendemain, le mercredi 15, on apprend que l'entreprise suédoise se réinstalle à Memphis, au Tennessee, récoltant au passage 132 millions de dollars en subventions de tous ordres.

Si Québec avait connu plus tôt les intentions de l’entreprise, aurait-on pu réagir ? Non. Dans les faits, les dés étaient pipés.

Un article du Daily News, de Memphis, intitulé « Jobs jackpot » (pour nous faire encore plus suer), confirme que la ville négociait depuis plus de deux mois avec Electrolux pour préparer sa venue, empilant concessions et avantages pour la sortir de L’Assomption. Ces discussions, tenues secrètes, portaient même un nom de code : Project Journey.

Le jour où Electrolux a fini par obtenir tout ce qu’elle désirait à Memphis, le sort en était jeté. Elle a annoncé sur le champ la fin de son usine de L’Assomption.

Et ce n’est pas par grandeur d’âme qu’elle conserve à son emploi ses travailleurs québécois jusqu’en 2012 : il lui faut tout ce temps pour construire son usine neuve à Memphis. Lorsqu’elle sera prête, on va déménager.

PLUS : Mobilisation autour des licenciés d'Electrolux

On ne pouvait pas voir venir les événements parce qu’Electrolux se servait encore du fonds de 4 millions de dollars mis à sa disposition par Investissement Québec pour améliorer ses installations de L’Assomption. Elle en avait déjà utilisé la moitié. Quand, apparemment, tu rénoves, ce n’est pas pour déménager. Or, pendant ce temps, elle se faisait faire la cour par Memphis. Beau cas d’hypocrisie, pour ne pas dire plus.

Imaginons le contraire. Imaginons que ce soit le Québec qui ait offert en secret 132 millions de dollars à Electrolux pour l’inciter à relocaliser ici une usine située au Tennessee. Comment auraient réagi les Américains ? Les chars d’assaut n’auraient peut-être pas traversé la frontière, mais tout juste. On les aurait entendu hurler jusqu’aux confins de la galaxie et le représailles économiques auraient été terribles.

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