Propulser les régions en misant sur les hubs innovants


Édition du 23 Septembre 2017

Propulser les régions en misant sur les hubs innovants


Édition du 23 Septembre 2017

Le vendredi 15 septembre, on inaugurait à Magog le Quartier de l'innovation, un lieu consacré aux entreprises actives en technologies de l'information. Objectif : entraîner la création d'un millier d'emplois spécialisés au cours des cinq prochaines années, soutenus par des investissements de 300 millions de dollars en 10 ans. La base est solide puisque la ville compte une cinquantaine d'entreprises et 300 emplois dans le domaine.

En Mauricie, Shawinigan récolte déjà les fruits d'une stratégie du genre depuis la mise en place du Digihub et de son voisin, le Centre d'entrepreneuriat Desjardins, tous deux situés dans l'ancienne usine de la Wabasso, longtemps abandonnée, mais qui a repris du service au profit de la nouvelle économie et de dizaines de jeunes entrepreneurs qui y ont élu domicile.

À Lac-Mégantic, durement éprouvée, on a lancé l'année dernière le Centre magnétique, qui offre aux artisans du soutien pour affiner leur savoir-faire et développer leur marché.

Ce ne sont que trois exemples d'initiatives récentes qui visent à revitaliser l'économie de villes ou de régions, mises à mal par la concurrence étrangère ou le déclin des entreprises manufacturières traditionnelles, notamment. La contre-offensive est en marche.

On s'efforce un peu partout au Québec, à des degrés différents, de miser sur les nouvelles idées, les nouveaux entrepreneurs et les pôles d'excellence. Et les résultats pourraient être encore meilleurs si on décidait de partager les stratégies et les ressources.

C'est le principe à partir duquel vient d'être lancée une initiative, les Réseaux régionaux de hubs innovants, pour promouvoir et soutenir l'entrepreneuriat d'un bout à l'autre du Québec. Elle a officiellement été présentée début septembre à Saint- Hyacinthe, où on a proposé un manifeste, un ensemble de propositions pour définir le rôle de ces futurs réseaux qui, il faut le souligner, existent déjà informellement dans bien des cas. Mais le seul fait de leur donner un nom aide à consolider leur action.

C'est ce qu'ont dû se dire la vingtaine de personnalités qui ont accepté d'endosser le manifeste dès le départ en y apposant leur signature. Une brochette impressionnante : on y trouve, par exemple, celles du maire de Shawinigan, Michel Angers, de la mairesse de Magog, Vicki-May Hamm, du directeur général de Technocentre éolien de Gaspé, Frédéric Côté, du directeur des partenariats de l'Université de Sherbrooke, Serge Beaudoin, de la directrice générale de Lac-Mégantic, Marie-Claude Arguin, et d'une quinzaine d'autres. Plusieurs personnes auraient en outre joint le groupe depuis la présentation du manifeste.

C'est ce qu'indique Stéphane Pipon, celui qui a imaginé et lancé le mouvement. Dans la «vraie vie», il est président de MDI Conseils et Technologies, une firme qui veut aider les entreprises à faire croître leurs affaires. Il est établi à Saint-Bruno-de-Montarville, près de Montréal, mais il est originaire de l'Anse-au-Griffon, une petite municipalité à la pointe de la Gaspésie. Sa sensibilité au bien-être des régions vient en bonne partie de ce passé gaspésien.

À l'écouter, on déduit qu'il a au moins deux devises : «Seul, on risque de faire du surplace. Ensemble, on peut aller beaucoup plus loin», de même que «Les régions peuvent se développer sans devoir se soumettre au paternalisme, voire à l'impérialisme, des grandes villes». Sa logique est la suivante : ces initiatives de reprise en main des économies locales sont intéressantes, mais il peut leur être difficile de réunir à elles seules toutes les ressources nécessaires à leur épanouissement. En d'autres mots, la mise sur pied d'un hub innovant n'est pas évidente pour tout le monde. «Il s'agit donc de compenser pour les maillons faibles, dit Stéphane Pipon. De là la notion de réseaux où les différentes entités se reconnaissent, partagent leurs pratiques et sont disposées à s'entraider dans un esprit de collaboration interrégionale.»

Parmi les propositions découlant du manifeste, on note autant l'importance pour ces hubs actuels ou futurs de mettre l'accent sur les entreprises à valeur ajoutée pour leurs régions que celle de favoriser l'apport de la grande entreprise. Se résoudre à deux solitudes, PME d'un bord, grandes entreprises de l'autre, ne contribue certes pas à dynamiser le tissu économique d'une région.

Vers un réseau national

Au bout du compte, il s'agit de créer un réseau national de hubs innovants, avec la mise en place d'un centre de soutien. Pas tant pour subordonner les initiatives locales à une autorité centrale, précise Stéphane Pipon, que pour leur permettre de communiquer et d'échanger plus facilement entre elles. Une fonction de coordination, en somme.

Il reste beaucoup à faire pour que le projet se concrétise, mais l'idée est lancée. Et pour qu'elle fleurisse, son parrain compte sur ceux qu'il appelle les «champions locaux» : les maires des villes concernées, qui obtiennent petit à petit plus de pouvoirs avec la reconnaissance du statut de gouvernement de proximité, et dont les compétences se sont affirmées au fil du temps. Il suffit d'avoir couvert les régions depuis quelques dizaines d'années pour l'avoir souvent constaté.

L'économie du Québec se porte mieux ; toutes les données le confirment. Cependant, la crainte d'un Québec coupé en deux, le centre prospère, les régions défaillantes, n'a pas disparu. On ne perd sûrement rien à miser sur un réseau axé sur les initiatives innovatrices.

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