La nouvelle n’a pas fait la Une, elle n’a pas non plus suscité des tourments comme ceux que nous ont valu les misères de la Grèce ou la débâcle du marché boursier chinois (avec la chute corollaire du prix des matières premières).
Mais pour tous ceux et celles qui suivent de près l’évolution de la société québécoise, elle demeure hautement préoccupante.
Coincé par des restrictions budgétaires, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) envisage de fermer le site Internet lié à sa Banque de données statistiques officielles sur le Québec, couramment appelé la BDSO.
Pourquoi est-ce embêtant ? Parce qu’on y retrouve en un clic de souris un portrait précis du Québec et de ses composantes. Des affaires municipales au secteur minier, vous voulez savoir ce qui se passe, comment évolue le domaine, quelles sont les grandes tendances, l’information est là. Pensez simplement aux questions de démographie, si importantes alors que le Québec s’interroge sur son avenir : la section « Population et démographie » vous donne l’heure juste. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Dans les faits, l’ISQ demeure un de secrets les mieux gardés au Québec, on en parle peu, alors que quiconque veut mieux comprendre cette société aurait intérêt à puiser dans ses données.
Et c’est sans compter ses grandes publications qui alimentent autant les chercheurs que les journalistes et l'ensemble des citoyens. Au cours des derniers mois, notamment, l’ISQ a fait paraître des analyses éclairantes sur l’état du marché du travail au Québec. L’enquête globale sur la rémunération, par exemple, revenait sur de précédentes analyses qui attestent que les employés du secteur public sont, en moyenne, moins bien payés que l’ensemble des travailleurs ; mais la rémunération globale, elle, (en ajoutant les avantages sociaux, retraite et le reste), équivaut à ce qu’on retrouve dans le privé, précisait-on.
PLUS : Le vrai taux de chômage au Québec n'est pas de 7,7 %, mais de 14,1 % !
Et pour citer d’autres enjeux, vous saviez qu’on se marie de moins en moins au Québec ? C’est ce que l’Institut nous confirmait il y a quelques mois.
Ces informations rigoureusement colligées sont précieuses. L’ISQ agit comme un thermomètre : il ne prend pas position mais décrit la réalité.
Bien évidemment, le gouvernement du Québec n’apprécie pas la décision de l’ISQ de restreindre l’accès à ses données et lui demande de trouver des options. Ouais.
