Pour Giovanni Apollo, l'herbe était plus accueillante au Texas


Édition du 22 Mars 2014

Pour Giovanni Apollo, l'herbe était plus accueillante au Texas


Édition du 22 Mars 2014

Il arrive que l'herbe soit véritablement plus verte chez le voisin. Giovanni Apollo vient d'en faire l'expérience.

Le réputé chef et restaurateur montréalais devrait servir d'ici un an à sa clientèle des viandes et des légumes produits sur sa propre ferme... au Texas ! Il a bien essayé d'y parvenir au Québec, mais il a jeté l'éponge. C'était trop compliqué et ses projets étaient vus de travers, tandis qu'on l'a accueilli à bras ouverts dans la région de Houston.

Son histoire montre bien à quel point les entrepreneurs québécois un tant soit peu innovateurs doivent avoir la «couenne dure» pour passer au travers d'un système qui valorise davantage l'inertie que l'ambition.

Giovanni Apollo est un entrepreneur, un vrai. Il exploite son restaurant au centre-ville de Montréal, un service de traiteur sur le boulevard Saint-Laurent, il offre la bouffe et le bar l'été à la Plage de l'Horloge, dans le Vieux-Port, où il a également temporairement transformé son café L'Éclusier en spectaculaire cabane à sucre. Dans ses temps libres, il fait de la télévision et il enseigne la cuisine à Singapour... Immobilisme ? Connaît pas. Pourvu qu'on ne s'acharne pas à se mettre en travers de sa route.

C'est ce qui lui est arrivé avec ses projets d'exploitation agricole au Québec.

Comme tout bon restaurateur, il est particulièrement exigeant quant à la qualité des produits avec lesquels il compose ses menus. De là lui est venue l'idée d'être son propre fournisseur, ne serait-ce que pour s'assurer de la traçabilité de ses ingrédients.

Il a donc commencé à chercher il y a trois ans des terres dans la région de Montréal, pour y produire du bétail, de la volaille et des légumes biologiques. Première déconvenue : les prix sont élevés. Mais la deuxième, et la pire, survient quand il fait connaissance avec l'Union des producteurs agricoles et les normes qu'elle impose.

«Quand tu viens les voir et que tu risques de les déranger, c'est à peine s'ils ne ferment pas la porte pour t'empêcher d'entrer dans leurs bureaux», dit-il. Il en sourit aujourd'hui, mais à l'époque, cet accueil lui a fait grincer des dents. «Surtout si tu veux acquérir une terre et que tu n'es pas agriculteur. J'ai eu beau expliquer ce que je voulais faire, ça ne passait pas. Et on ne veut pas de concurrents pour ceux qui sont déjà en place, je présume.»

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